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Epidémiologie de la rouille brune du blé : quoi de neuf
?
C. Lannou(1), C. Robert(2), D. Rimé (1), L. Frezal(3),
H. Goyeau(1)
INRA Centre de Grignon, (1) UMR Pathologie Végétale,
(2) UMR EGC, 78850 Thiverval Grignon; UMR Pathologie Végétale
de Paris
(3) 75231, Paris Cedex 05
Une série d'expérimentations a été menée
ces dernières années afin d'acquérir des connaissances
sur l'épidémiologie de la rouille brune du blé, modèle
d'étude dans notre équipe. La rouille brune est un parasite
du feuillage, strictement biotrophe et dispersé par le vent. Elle
cause des épidémies récurrentes en France. Nous avons
mesuré la production de spores par une lésion sous différentes
conditions, ainsi que la dispersion à courte distance de ces spores
dans un couvert adulte, au champ.
Concernant la production de spores par les lésions, nous avons
établi et modélisé une cinétique de sporulation
(sur plantules et plantes adultes) intégrant un effet densité
et nous avons démontré que la densité-dépendance
ne s'applique qu'à la taille des lésions et non à
la production de spores proprement dite. La teneur azotée et la
présence de septoriose sur les feuilles modifie la production de
spores mais leur qualité reste constante. La cinétique change
de manière significative avec le génotype de l'hôte.
La sporulation est réduite (mais pas supprimée) par un gène
de résistance spécifique mais varie également avec
le fond génétique de la plante.
La dispersion des spores autour d'une feuille malade a été
mesurée, en distinguant auto et alloinfection. Des gradients de
dispersion ont été établis et les échanges
entre étages foliaires (feuilles drapeau, 2 et 3) ont été
quantifiés. La grande majorité des spores est déposée
à moins de 60 cm de la source d'émission. La dispersion
est sensiblement affectée par la structure en rangs du couvert.
La majorité (>= 90%) des échanges verticaux de spores
se font entre étages foliaires voisins. L'autoinfection, paramètre
essentiel dans plusieurs modèles épidémiologiques,
est difficile à quantifier et dépend fortement du taux d'occupation
des feuilles.
Ces résultats alimentent maintenant des programmes de recherches
sur l'écophysiologie de la maladie (compréhension de la
nuisibilité), sur la gestion des résistances et la question
de leur durabilité (adaptation du parasite au fond génétique
de la plante, sélection pour l'agressivité), ainsi que sur
la dispersion des parasites (modèle de dispersion à différentes
échelles spatiales).
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