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Génétique des populations de Melampsora larici-populina en peupleraies sauvages et cultivées : bilan de trois ans d'études P. Frey(1), B. Barrès(1), P. Gérard(1,2), N. Feau (1,3),
C. Husson(1), A. Schipfer(1), C. Géhin(1), A. Andrieux(1), J. Pinon(1) La peupleraie cultivée, monoclonale et équienne, constitue
un des écosystèmes forestiers les plus simplifiés,
ce qui la rend très fragile face à des agressions biotiques
et abiotiques. En effet, la plantation sur de grandes superficies d'un
très faible nombre de cultivars à résistance totale
vis-à-vis de la rouille foliaire à Melampsora larici-populina,
a favorisé l'émergence et la dissémination très
rapide de nouveaux pathotypes du parasite, capables de contourner toutes
les résistances sélectionnées à ce jour. En
revanche, l'état sanitaire des peupleraies sauvages (ripisilves
à Populus nigra) semble rester stable vis-à-vis de la rouille.
Les bases de cette stabilité résident vraisemblablement
dans la diversité génétique des peupleraies sauvages,
et dans l'influence de cette diversité sur la structuration des
populations de M. larici-populina. Pour tester cette hypothèse,
nous avons comparé la structure génétique de populations
de M. larici-populina récoltées en peupleraies cultivées
(Picardie et Franche-Comté) et en peupleraies sauvages (Alpes).
De plus, pour chaque type de peuplement hôte (peupleraies cultivées
et sauvages) nous avons comparé des sites avec et sans mélèzes
à proximité, car le mélèze est l'hôte
alternant du parasite sur lequel a lieu la reproduction sexuée.
Nous avons ainsi analysé 54 populations de M. larici-populina récoltées
entre 2001 et 2003, sur peupliers en juillet et septembre et sur mélèzes
en mai. Les populations ont été caractérisées
à l'aide de marqueurs sélectionnés (facteurs de virulence)
et de marqueurs neutres (RAPD) pour certaines d'entre elles. Au total,
plus de 30 pathotypes ont été identifiés dans les
54 populations. La composition en pathotypes distingue très nettement
les compartiments cultivé (richesse et complexité élevée)
et sauvage (richesse et complexité faibles). De plus, la structure
en pathotypes reste très stable au cours des trois années
d'étude. Les déséquilibres de liaison entre virulences
sont élevés, ce qui traduit des associations privilégiées
entre certaines virulences. Les trois amorces RAPD utilisées ont
permis de révéler 19 marqueurs polymorphes. Une très
grande diversité génétique et très peu de
clonalité ont été trouvés parmi les 743 isolats
des neuf populations de septembre 2001, avec 566 phénotypes RAPD
différents. Les distances génétiques entre les populations
sont globalement faibles et les populations apparaissent moyennement différenciées.
Un test de Mantel n'a mis en évidence aucune corrélation
entre la structure génétique et la structure pathotypique
des populations, ni entre la structure génétique et l'origine
géographique des populations. L'analyse des déséquilibres
de liaison entre marqueurs RAPD n'a pas mis en évidence un effet
de la présence du mélèze sur la structure des populations
étudiées.
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