 |
 |
Les voies de biosynthèse des mycotoxines: analyse des clusters de
la mort
C. Barreau
INRA Centre de Bordeaux, UBTAR, - BP 81; 71, avenue Edouard Bourleaux,
33883 Villenave d'Ornon Cedex France
Les céréales sont susceptibles de contenir des mycotoxines,
produits du métabolisme secondaire de moisissures se développant
soit au champ pendant la culture (pré-récolte), soit pendant
le stockage (post-récolte).
Les contaminations post-récolte sont dues à des développements
de microorganismes saprophytes du genre Aspergillus ou Penicillium pouvant
conduire à la production d'aflatoxines ou d'ochratoxines, métabolites
fortement toxiques. Les voies de biosynthèse de ces toxines commencent
à être connues. La voie de biosynthèse des stérigmatocystines
(ST) et de l'aflatoxine (AF), qui a été la plus étudiée,
fait intervenir de nombreux gènes organisés en cluster et
l'étude de la régulation de l'expression des gènes
de cette voie est en progrès. Une prévention efficace de
la contamination par ces toxines post-récolte peut être obtenue
par une bonne maîtrise des conditions de stockage.
Le problème des mycotoxines produites au champ est plus complexe.
Elles sont synthétisées le plus généralement
par des espèces phytopathogènes, les plus fréquentes
sur blé et maïs appartenant au genre Fusarium. Du fait de
la complexité de l'interaction avec la plante et de l'influence
de facteurs environnementaux (climat, pratiques culturales, etc
),
la prévention au champ des fusariotoxines demande une connaissance
approfondie des éléments permettant le contrôle des
espèces de Fusarium mycotoxinogènes, ainsi que des mécanismes
moléculaires de régulation de la toxinogénèse.
Plusieurs toxines sont produites par différentes espèces
du genre Fusarium. Parmi les plus couramment rencontrées, on peut
citer les trichothécènes (TCT), les fumonisines et la zéaralénone
(ZON). Les mécanismes moléculaires conduisant à la
production de zéaralénone sont peu connus. Par contre, la
génétique des voies de biosynthèse des TCT par F.
graminearum et de la fumonisine par F. moniliforme, deux des espèces
les plus fréquemment rencontrées sur blé et sur maïs,
est actuellement en pleine exploration. Les résultats obtenus mettent
à nouveau en évidence une organisation en cluster pour la
majorité des gènes des voies de biosynthèse de ces
fusariotoxines. Les mécanismes de régulation de l'expression
de ces gènes semblent extrêmement complexes et restent encore
mal connus aujourd'hui.
L'organisation en cluster des gènes impliqués dans la biosynthèse
des mycotoxines est intrigante. On peut aussi se poser des questions sur
le(s) rôle(s) biologique(s) de ces mycotoxines. Les différentes
hypothèses formulées actuellement seront discutées.
|