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Identification et expression de transporteurs de phosphate chez le champignon
ectomycorhizien Hebeloma cylindrosporum.
Marie-Violaine Tatry(1), Raphaël Lambilliote(1), Claude Plassard(2),
Hervé Sentenac(1).
INRA, Centre de Montpellier, 2 place Viala, 34060 Montpellier Cedex 1,
(1) UMR 5004 Agro-M / CNRS / INRA / UM2, Biochimie et Physiologie Moléculaire
des Plantes, (2) UMR 388 Agro-M / INRA, Sol et Environnement.
La symbiose mycorhizienne concerne 90 % des végétaux. De
nombreuses études indiquent que la mycorhization améliore
la physiologie de la plante hôte, notamment en permettant une meilleure
nutrition minérale (N, P, K et microéléments). Cependant,
les connaissances moléculaires concernant ce phénomène
sont très réduites. A ce jour, un seul transporteur d'ions
minéraux est identifié et caractérisé chez
un champignon mycorhizien : il s'agit de GvPT, transporteur de phosphate
inorganique (Pi) du champignon endomycorhizien Glomus versiforme.
Le champignon Hebeloma cylindrosporum a été choisi comme
espèce modèle pour l'étude de la symbiose ectomycorhizienne
(développée entre des espèces ligneuses et des champignons
supérieurs) dans le but d'identifier les gènes fongiques
impliqués dans les échanges de nutriments avec la plante.
Une stratégie de séquençage systématique d'étiquettes
a permis d'identifier plusieurs transporteurs, dont deux homologues de
transporteurs de Pi : HcPT1 et HcPT2. Au niveau protéique, ces
deux séquences présentent 22% d'identité et 32% de
similarité. Les séquences protéiques de HcPT1 et
HcPT2 ont été comparées aux séquences disponibles
dans les banques de données. HcPT1 présente 51% d'identité
protéique avec GvPT. Le pourcentage d'identité entre HcPT2
et GvPT n'est que de 38 %, et HcPT2 est plus proche d'un transporteur
potentiel de S. pombe (46 % d'identité). Nous avons cloné
les ADNc complets. Des études fonctionnelles vont être engagées
par complémentation d'une souche de S. cerevisiae déficiente
pour l'absorption de Pi.
Nous avons étudié les variations d'expression de HcPT1 et
HcPT2 en fonction de la disponibilité du Pi dans le milieu chez
le champignon en culture pure. Le transfert sur un milieu dépourvu
de Pi provoque une augmentation forte et rapide du niveau du transcrit
HcPT1 (clairement détectable après moins de 3 heures sur
le milieu carencé). L'abondance du transcrit HcPT2 est plus faible
et n'augmente que lentement avec la carence, pour atteindre une valeur
maximale après 4 jours de culture sur le milieu dépourvu
de Pi. Ces différences de niveaux d'expression et de régulation
suggèrent que les deux transporteurs exercent des fonctions distinctes.
L'objectif est maintenant d'étudier leur localisation et leur expression
au cours de l'établissement de la symbiose (par hybridation in
situ ou RT-PCR).
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