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Résumés des posters - Thème : Epidémiologie
Poster N° 1
Influence de la résistance partielle de différents cultivars
de pommiers sur le déroulement des épidémies de tavelure
Laurent Brun, Delphine Boucher, Frédérique Didelot,
Luciana Parisi
UMR INRA/INH/Université PATHOLOGIE VEGETALE - 42 rue G. Morel -
49071 BEAUCOUZE Cedex, FRANCE
Le niveau de sensibilité des variétés de pommier
à la tavelure (causée par Venturia inaequalis) devrait être
pris en compte dans le raisonnement de la protection fongicide. On dispose
de données concernant la sensibilité des variétés
à la tavelure, à l'oïdium et aux maladies de conservation,
collectées principalement à partir d'enquêtes auprès
de professionnels. Cependant, peu d'études concernant la sensibilité
variétale ont été réalisées en verger
sans protection fongicide, alors qu'une meilleure connaissance des niveaux
de résistance partielle des cultivars de pommiers permettrait de
mieux raisonner la protection contre la maladie. Dans cet objectif, le
développement des épidémies de tavelure a été
étudié en 2000 et 2001 dans un verger expérimental
situé près d'Angers (France).
Ce verger, planté en mars 1999 dans le cadre du projet européen
'Durable Apple Resistance in Europe' comporte 20 cultivars de pommiers.
Six cultivars présentant différents niveaux de sensibilité
à la tavelure ont été pris en compte pour cette étude:
un cultivar considéré moyennement à très sensible
à la tavelure (Gala), 2 cultivars considérés moyennement
sensibles à la tavelure (Golden Delicious et Fiesta), et 3 cultivars
considérés peu sensibles à la tavelure (Reinette
Clochard, Colapuis et Firiki). Ces 6 cultivars sont sensibles à
l'inoculum local de V. inaequalis. Chaque parcelle élémentaire
est constituée d'une rangée de 6 arbres de chaque cultivar,
dans un dispositif en blocs à 4 répétitions. Aucun
traitement fongicide anti-tavelure n'a été réalisé
dans le verger depuis la plantation. L'incidence (% de feuilles ou de
fruits tavelés) a été déterminée à
chaque notation, puis l'aire comprise entre la courbe de progression de
l'incidence et l'axe du temps (AUDPC) a été calculée.
En 2001, les périodes de contaminations ont été nombreuses
et régulières en début de saison, puis une période
plus sèche est observée du 9 mai au 7 juin. Ceci se traduit
par un développement important de la tavelure sur feuilles et fruits,
dès le mois d'avril, pour Gala et Golden Delicious, et par un développement
plus lent pour Reinette Clochard, Firiki et Colapuis. A la récolte,
Gala présente 97,2 % de fruits tavelés alors que Colapuis,
le cultivar moins sensible, seulement 14,5 %. Fiesta apparaît beaucoup
plus sensible à la tavelure en début de saison à
la fois sur feuilles et sur fruits (sensibilité équivalente
à Golden et Gala) qu'en fin de saison (sensibilité du niveau
de Reinette Clochard).
Le classement des cultivars pour leur sensibilité à la tavelure
en 2001 est identique à celui observé en 2000 dans ce verger.
Ces résultats montrent une grande variabilité de sensibilité
dans la gamme des 6 cultivars étudiés, qui ne nécessiteront
pas tous pas le même niveau de protection fongicide. Il faudra cependant
adapter la protection à chaque cultivar, la sensibilité
des feuilles et des fruits, ou la sensibilité au cours de la saison
pouvant varier pour certains cultivars. La plantation de ce type de variétés
peu sensibles à la maladie serait particulièrement intéressante
dans les vergers conduits en protection intégrée.
Poster N° 2
Oïdium du pommier : variabilité du pouvoir pathogène
et résistance variétale Pl2
Valérie Caffier (1), François Laurens (2), Charles-Eric
Durel (2), Luciana Parisi (1)
INRA Centre d'Angers, 42 rue Georges Morel, BP 57, 49071 Beaucouzé
cedex (1) UMR Pathologie Végétale, (2) Unité d'Amélioration
des Espèces Fruitières et Ornementales
L'oïdium, causé par Podosphaera leucotricha, constitue la
deuxième maladie cryptogamique du pommier, après la tavelure.
Chaque année, 8 à 10 traitements fongicides sont réalisés
contre l'oïdium. Une limitation du nombre de ces traitements peut
être réalisée grâce à la culture de variétés
de pommiers résistantes, associée à un meilleur raisonnement
des applications fongicides. L'un des objectifs du programme d'amélioration
génétique du pommier développé à l'INRA
d'Angers est l'obtention de clones résistants à la tavelure
et à l'oïdium, et présentant de bonnes qualités
agronomiques et gustatives. Notre étude porte sur la durabilité
de ces résistances : notre objectif est de déterminer s'il
existe des races d'oïdium virulentes vis-à-vis des sources
de résistance utilisées dans ce programme.
La sélection pour la résistance à l'oïdium se
fait en pépinière en conditions naturelles d'inoculation.
Les arbres indemnes d'oïdium sont conservés et plantés
au verger. Après plusieurs années, de l'oïdium a été
observé sur des clones qui avaient été sélectionnés
comme résistants. Plusieurs hypothèses pourraient expliquer
ces observations : (1) la sélection en pépinière
n'est pas efficace, (2) il y a érosion de la résistance
au cours du processus de sélection, (3) le développement
de la maladie est fonction de la quantité d'inoculum qui peut s'accroître
d'année en année dans un verger, (4) il y a contournement
de la résistance par développement de races virulentes.
Nous testons ces hypothèses par des études de pouvoir pathogène
réalisées en conditions contrôlées sur des
clones de pommier sélectionnés pour posséder la résistance
Pl2.
Des clones issus des différentes générations de croisements
ont été inoculés soit avec des souches isolées
de vergers commerciaux (a-priori avirulentes), soit avec des souches issues
d'un verger expérimental où sont cultivés les clones
de pommier sélectionnés pour la résistance Pl2. Les
résultats obtenus confirment que la résistance Pl2 qui avait
été considérée à l'origine comme monogénique
est en réalité plus complexe, et montrent que l'un des facteurs
de cette résistance pourrait être contourné par une
race d'oïdium virulente. Il existe des clones de la dernière
génération de croisement qui restent résistants vis-à-vis
de cette race. Il est possible que ces clones aient hérité
de gènes de résistance mineurs venant du parent 'sensible'
utilisé dans les croisements, ce qui leur permet de maintenir un
bon niveau de résistance même si des souches virulentes vis-à-vis
de Pl2 se développent.
Poster N° 3
Etude de l'apparition des foyers de maladie de Rhizoctone brun dans
un champ de betteraves naturellement infesté : mesures du potentiel
infectieux et de la réceptivité des sols
Guillemaut Cécile(1), Alabouvette Claude(1), Garressus
Samuel(2) et Steinberg Christian(1)
(1) INRA Dijon, UMR BBCE-IPM (Biochimie, Biologie Cellulaire et Ecologie
des Interactions Plantes
-Microorganismes), 17, rue Sully, BP 86510, 21065 Dijon Cedex , France
(2) Institut Technique Français de la Betterave Industrielle -Délégation
Centre-Est- ; 4 Boulevard Beauregard ; 21600 Longvic, France
La maladie de pourriture racinaire de la betterave sucrière due
à Rhizoctonia solani est une maladie qui apparaît en foyers.
En monoculture de betteraves, ces foyers apparaissent successivement dans
des zones différentes d'un même champ. Afin de mieux comprendre
ce phénomène, des mesures de potentiel infectieux et de
réceptivité ont été réalisées
à partir d'échantillons de sol provenants d'un champ naturellement
infesté par Rhizoctonia solani. La mesure du potentiel infectieux
vise à déterminer la capacité d'un sol naturellement
infesté à produire la maladie. La mesure de la réceptivité
du sol vise à déterminer la capacité d'un sol à
permettre l'expression d'un inoculum artificiellement introduit.
En fin de culture, des échantillons de sol d'environ 500mL ont
été prélevés dans 10 foyers différents,
et dans 5 zones indemnes de maladie. Les échantillons ont été
ensuite poolés pour constituer les échantillons " dans
foyer " ou DF et " hors foyer " ou HF. Le sol désinfecté
par autoclavage a été utilisé comme témoin
dans le test de réceptivité.
Les mesures du potentiel infectieux et de la réceptivité
de ces 2 échantillons ont été mesurées à
l'aide de 2 biotests. Ces tests biologiques consistent à apporter
60 ml de sol au collet de 48 plantules de lins :
- la mesure du potentiel infectieux du sol s'effectue en diluant le sol
à tester dans le même sol désinfecté de manière
à établir une régression entre le taux de mortalité-dilution
de sol,
- la mesure de la réceptivité du sol s'effectue en apportant
des doses croissantes d'inoculum de R. solani dans le sol à tester
de manière à établir une régression mortalité-dose
d'inoculum.
Dans le test du potentiel infectieux, aucune fonte n'a été
observée au niveau des plantules inoculées par l'échantillon
HF quelle que soit la dilution, alors que l'échantillon DF présente
une activité infectieuse élevée.
En ce qui concerne le test de réceptivité, le nombre de
plantules fondues augmente avec la dose d'inoculum pour tous les sols.
Ces valeurs tendent vers un plateau différent suivant les échantillons
: 90% de mortalité pour le témoin désinfecté
et seulement 58% et 46% pour HF et DF respectivement après 14 jours
d'inoculation.
La meilleure résistance du sol DF laisse supposer qu'une microflore
indigène aux foyers inhibe l'activité infectieuse de l'inoculum
apporté dans ce sol. Ceci expliquerait la mobilité des foyers
d'une année sur l'autre. La forte sensibilité obtenue après
désinfection du sol (témoin) conforte cette hypothèse.
Poster N° 4
Mise au point d'une méthode de conservation à long terme
du Bremia lactucae et Plasmopara halstedii deux parasites obligatoires
Valérie Molinéro-Demilly, Sarah Cassagne, Christine
Giroult, Michel Guénard
GEVES-SNES rue Georges Morel 49071 Beaucouzé cedex 01
Différentes méthodes de conservation des spores à
basse (-80°C) et ultra-basse température (-196°C) ont été
testées pour deux champignons parasites obligatoires Bremia lactucae
(agent du mildiou de la laitue) et Plasmopara halstedii (agent du mildiou
du tournesol) pour lesquels existent de nombreuses races. Plusieurs essais
ont été réalisés avec des cryoprotectants
(glycérol, mélange lait/glycérol, saccharose) ou
par déshydratation de cotylédons sporulés. Les premiers
résultats montrent qu'après deux ans et demi, une méthode
simple comme la déshydratation des spores sur cotylédons
puis la conservation de l'ensemble à -80°C ou -196°C permet
après décongélation une bonne reprise de développement
des champignons, sans perte de leur pouvoir pathogène.
Poster N° 5
Influence de la densité d'inoculum sur le développement
d'une épidémie de Cavity-spot sur carottes causée
par Pythium violae en conditions naturelles
Frédéric Suffert (1), Michèle Guibert (1),
Maryvonne Prunier (1) et Françoise Montfort (1)
(1) INRA Centre de Rennes, UMR BiO3P, Equipe Protection Intégrée
des Cultures Légumières de Plein Champ, Domaine de la Motte,
BP 35327, 35653 LE RHEU Cedex
Les Pythium spp. sont des agents pathogènes majeurs sur racines
de carotte avec plusieurs espèces en cause, les principales étant
P. violae et P. sulcatum dans les bassins de production traditionnels
(Normandie, Bretagne, Val de Loire). Outre le "Cavity spot",
les Pythium sont à l'origine de divers symptômes à
différents stades de développement de la culture, entraînant
des pertes de rendement et dépréciant la qualité
des racines.
L'objectif général est de construire un modèle de
simulation des cinétiques de maladie provoquée par Pythium
violae sur carotte, afin de formaliser les relations au sein du pathosystème
et pouvoir agir sur les paramètres fondamentaux qui régissent
ces relations.
Le but du travail initié en 2001 et présenté ici
est de créer diverses cinétiques épidémiques
et d'en identifier les déterminants en qualifiant et quantifiant
les différents symptômes au cours de la première année
de culture. Ceci est réalisé par l'infestation artificielle
du sol de plusieurs microparcelles (bassin de Rennes) à l'aide
de doses croissantes (D1, D10, D100) d'inoculum "grain d'orge"
de Pythium violae.
L'analyse de la dynamique temporelle de la maladie, par le dénombrement
des divers symptômes pendant le cycle de culture puis par l'identification
des espèces de Pythium isolées, permet de quantifier et
positionner dans le temps les différents types d'attaque au cours
des étapes de l'épidémie, jusqu'alors décrits
ou suggérés dans la littérature : fontes de semis,
fourches des carottes et taches de Cavity spot. On illustre ainsi de façon
satisfaisante le développement d'une épidémie tellurique
dans des conditions naturelles au cours d'un cycle de culture long (12
mois).
L'effet "dose" sur le développement de la maladie explique
les différences de fréquence et de gravité d'attaque
en début de croissance des carottes ainsi que dans les premières
étapes de la tubérisation. Une fois les racines tubérisées
et pendant la phase de conservation automnale dans le sol, l'effet "dose"
a en revanche été moins marqué : les niveaux de maladie
ont été très élevés, mais les différences
expliquées par la densité initiale d'inoculum beaucoup moins
prononcées. Une hypothèse avancée est l'existence
de contaminations secondaires à partir de symptômes racinaires
précoces. Des attaques dues à des espèces de Pythium
endogènes (P. sulcatum, P. sylvaticum / irregulare, P. intermedium)
sont également venues interférer avec les attaques provoquées
par Pythium violae et compliquent l'analyse.
L'incidence de certains facteurs influençant le développement
de l'épidémie, tels que des conditions atmosphériques
douces et pluvieuses, a été pressentie.
Enfin, le suivi temporel des différents niveaux d'attaque en fonction
de la quantité initiale d'inoculum a permis de construire plusieurs
hypothèses de travail concernant l'influence de la densité
d'inoculum sur le ratio contaminations primaires / contaminations secondaires,
susceptible de varier au cours du cycle de culture, en fonction de la
fréquence, de la gravité et de la précocité
des attaques racinaires, mais aussi en fonction des facteurs climatiques.
Poster N° 6
Impact du choix variétal sur les populations de Plasmopara halstedii,
agent du mildiou du tournesol
Denis Tourvieille de Labrouhe(1), Emmanuelle Mestries(2), Marie-Claire
Hémery(3), Annette Penaud(2), Jeanne Tourvieille(1), Laurent Gillot(2),
Pascal Walser(1)
(1) INRA-UBP, UMR " ASP " - 63039 CLERMONT-FERRAND Cedex 02
; (2) CETIOM, BP 4 - 78850 THIVERVAL-GRIGNON ; (3) RAGT, BP 31 - 12033
RODEZ
Dans le cadre d'une collaboration inter-professionnelle et avec le soutien
du MAP, une étude pluriannuelle a été mise en place
en 2001. La résistance du tournesol au mildiou (Plasmopara halstedii)
est de type monogénique dominant et relève du système
"gène pour gène". Huit gènes Pl de résistance
sont actuellement identifiés. Ils sont situés dans deux
" clusters " positionnés sur des groupes de liaisons
différents. Certains ont été caractérisés
comme appartenant au type " NBS-LRR ", d'autres sembleraient
être différents. La population parasitaire n'a cessé
d'évoluer depuis 1989, année de l'introduction de souches
américaines. Actuellement, 7 races ont été caractérisées
en France. Les analyses de la variabilité moléculaire du
P. halstedii ont montré une très faible diversité
entre les souches (plus de 80% de similarité) et ont permis d'obtenir
des marqueurs PCR P. halstedii spécifiques et races spécifiques.
Les objectifs de l'étude sont de : 1) Mesurer l'impact de différents
choix culturaux sur la population du pathogène à l'échelle
de la parcelle : a) niveau d'infestation : cinétique de développement
de la maladie selon les différentes stratégies, nombre de
plantes sans symptômes aériens mais contaminées au
niveau racinaire, b) évolution génétique du pathogène
: détection de la présence de nouveaux pathotypes, analyse
de leur évolution. 2) Disposer d'informations susceptibles d'orienter
les programmes de sélection variétale et permettant de proposer
aux agriculteurs des systèmes de production qui amèneront
à une exploitation durable des résistances disponibles :
a) quel matériel végétal utiliser ? faut-il utiliser
des hybrides cumulant plusieurs gènes de résistance différant
par leur profil d'efficacité et/ou leur mode d'action ? quel "plus"
apportent-ils par rapport à des hybrides ne comportant qu'un seul
gène ? b) quelle est la meilleure solution pour gérer au
mieux les résistances dans le temps au niveau d'un champ ? faut-il
alterner sur une même parcelle des hybrides à profils génétiques
différents ? qu'apporte la culture d'un mélange d'hybrides
? quel est le risque d'une monoculture d'un même hybride possédant
un ou plusieurs gènes de résistance plusieurs années
consécutives ?
Ce travail est rendu possible par l'existence de 4 versions d'un même
hybride (matériel reconnu identique aux épreuves de DHS)
contenant des combinaisons différentes de gènes Pl. Les
3 stratégies étudiées sont : - le mélange
: cultiver chaque année plusieurs versions d'un même hybride
différant par leur combinaison de gènes de résistance,
- l'alternance : cultiver des versions hybrides avec des combinaisons
de gènes de résistance différentes chaque année,
- le pyramidage : cultiver un même hybride plusieurs années,
et comparer des combinaisons de gènes différentes. Au niveau
parasitaire le choix s'est porté sur une population constituée
d'un mélange de race 100 (origine européenne) et de race
710 (origine américaine). Deux sites ont été réservés,
Clermont-Ferrand avec la mise en place de l' " année 1 "
en 2001, et Grignon pour lequel les essais débuteront en 2002.
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