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La dépendance du microclimat pour l'efficacité de la lutte biologique est-elle une fatalité ? L'exemple de la protection de la tomate contre Botrytis cinerea Philippe Nicot(1), Véronique Decognet(1), Laetitia Fruit(1),
Marc Bardin(1), Yannie Trottin(2) La mise en uvre de méthodes de lutte biologique contre les
maladies des plantes en conditions de culture se heurte fréquemment
à des problèmes d'irrégularité de l'efficacité,
généralement attribuée à des conditions environnementales
défavorables. Pour démontrer l'intérêt agronomique
de micro-organismes efficaces au laboratoire, il est donc indispensable
de les éprouver en conditions de culture dans des situations climatiques
les plus variées possibles. Cette action implique la mobilisation
de moyens considérables et potentiellement dissuasifs. Une alternative
à cette démarche pourrait être de "dégrossir"
par des tests en conditions contrôlées et de valider par
des tests en conditions de culture sur une gamme restreinte de conditions.
Cette approche a été mise en place par notre équipe
pour deux champignons (Microdochium dimerum et Ulocladium atrum) sélectionnés
pour leur capacité à protéger la tomate contre Botrytis
cinerea. L'effet du microclimat sur l'efficacité a été
quantifié dans des études multifactorielles en enceintes
climatisées de précision combinant température et
humidité relative dans 18 régimes climatiques représentatifs
de la gamme étendue de conditions rencontrées dans les cultures
de tomate sous abris. L'étude a été focalisée
sur la protection des plaies d'effeuillage, et chaque régime climatique
a été testé au moins trois fois entre 1998 et 2001
pour chacun des deux champignons. Plusieurs points marquants ressortent
de cette étude : (1) Pour les deux champignons, l'effet du microclimat
ne s'exprime pas de façon identique pour toutes les composantes
de l'efficacité de la protection. (2) Sur la composante d'intérêt
agronomique majeur, la capacité à inhiber l'infection de
la plaie d'effeuillage, le facteur prépondérant est la température
et non l'humidité. Ceci contraste avec la notion largement acceptée
que l'humidité est un facteur clé des épidémies
dues à B. cinerea. L'efficacité sur plante est significativement
réduite à 10°C et augmente avec la température
de façon similaire pour M. dimerum et U. atrum bien que leurs profils
de développement in vitro soient différents. (3) Les autres
composantes d'efficacité étudiées sont peu influencées
par le microclimat (capacité à retarder l'apparition de
lésions sur les plaies d'effeuillage, capacité à
ralentir l'expansion des lésions sur tige une fois une infection
déclarée). (4) L'expression de l'effet du microclimat sur
l'efficacité est fortement affectée par la dose de spores
de l'agent de lutte biologique appliquée sur la plaie. Les effets
décrits ci-dessus sont atténués ou totalement masqués
(protection uniformément efficace sur l'ensemble des régimes
microclimatiques) lorsque la concentration de l'agent de lutte biologique
est 10 fois supérieure à celle de B. cinerea.
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