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Recherche de gènes impliqués dans l'(a)virulence du
nématode parthénogénétique Meloidogyne incognita
Cédric Neveu, Philippe Castagnone, Pierre Abad
INRA Centre d'Antibes, Unité Interactions Plantes Micro-organismes
et Santé Végétale
BP 2078 123 Bd F.Meilland 06606 ANTIBES Cedex
La culture de variétés résistantes représente
à l'heure actuelle le moyen de lutte le plus efficace contre les
nématodes phytophages du genre Meloidogyne. Cette stratégie
se heurte néanmoins à un inconvénient, à savoir
le contournement de certains gènes de résistance par des
souches virulentes, c'est-à-dire capables de se multiplier sur
des plantes résistantes. Notre objectif est d'améliorer
les connaissances relatives au(x) mécanisme(s) moléculaire(s)
impliqué(s) dans l'aquisition de la virulence par le nématode
parthénogénétique Meloidogyne incognita. Pour cela
il a été possible d'obtenir au laboratoire des lignées
de nématodes virulents vis-à-vis du gène de résistance
Mi de la tomate, à partir d'individus avirulents par pression de
sélection. Les lignées ainsi obtenues sont quasi-isogéniques
et ne différent a priori que par leur capacité à
se développer ou non sur des tomates résistantes.
Une analyse différentielle des transcriptomes de deux couples de
lignées quasi-isogéniques d'origines géographiques
différentes a été réalisée en utilisant
la technique cDNA AFLP (Bachem et al. 1996). La totalité des combinaisons
d'amorces possédant deux nucléotides sélectifs a
été testée et 84000 fragments ont ainsi été
générés. Une très faible proportion de ces
fragments s'est révélée polymorphe entre lignées
avirulentes et lignées virulentes (0.07%). Parmi les fragments
polymorphes, 31 étaient communs aux deux couples de lignées,
c'est-à-dire présents chez les deux avirulents et absents
(ou présentant un très faible signal) chez les deux virulents
et inversement, présent chez les deux virulents et absents (ou
présentant un très faible signal) chez les deux avirulents.
Ces fragments ont été purifiés par PCR sélective
et séquencés. Afin de confirmer une expression différentielle
de type " présence-absence ", des expériences
de RT-PCR ont été réalisées à l'aide
d'amorces définies à partir des séquences des 31
fragments polymorphes. A ce jour, nous avons pu confirmer les observations
des gels AFLP pour trois de ces gènes, à savoir une expression
présente chez les avirulents et absente chez les virulents.
Ce résultat valide la stratégie retenue pour l'identification
de telles séquences. Pour l'instant, la comparaison de leur séquences
avec celles répertoriées dans les banques de données
n'a pas mis en évidence d'homologies significatives avec des gènes
connus. Ces fragments peuvent en effet soit représenter des gènes
nouveaux ou bien leur taille est insuffisante pour générer
des comparaisons exploitables. Des expériences de 5' et 3' RACE
(Rapid Amplification of cDNA Ends) PCR sont en cours afin d'obtenir plus
d'information sur les séquences. D'autre part, des expériences
de RPA (Ribonuclease Protection Assay) sont en préparation pour
tester les différents taux d'expression de nos gènes candidats.
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