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Ecologie des champignons mycorhizogènes à arbuscules
dans des sols de prairie
Armelle Gollotte (1, 2), Diederik van Tuinen (2), David Atkinson
(1)
(1) Plant Science Department, Scottish Agricultural College, West Mains
Road, Edinburgh EH9 3JG, Royaume Uni
(2) UMR 1088 BBCE-IPM, INRA/CMSE, BP86510, 21065 Dijon Cedex, France
La symbiose mycorhizienne à arbuscules est formée sans
spécificité d'hôte entre des champignons de l'ordre
des Glomales et les racines de près de 80% des familles végétales.
Toutefois, l'importance des champignons mycorhizogènes à
arbuscules (MA) dans la dynamique des écosystèmes semi-naturels
et naturels reste mal connue. Afin de mieux comprendre ces processus,
les facteurs affectant la diversité des champignons MA a été
étudiée dans des sols de prairies en Ecosse.
Dans le but de caractériser l'effet des plantes sur la biodiversité
des champignons MA, la végétation indigène de douze
parcelles délimitées au sein d'une prairie non fertilisée
a été remplacée par des monocultures de plantes Agrostis
capillaris ou Lolium perenne. La diversité des champignons MA naturellement
présents dans cette prairie, et ayant colonisé les racines
de ces plantes, a été identifiée par l'analyse de
séquences d'une région partielle de la grande sous-unité
de l'ADN ribosomique. Pour cela, cette région a été
amplifiée par PCR à partir d'ADN extrait des racines en
utilisant des amorces spécifiques pour les Glomales. Des banques
d'ADN ribosomique ont été ainsi obtenues à partir
des racines d'A. capillaris et de L. perenne. L'analyse de séquences
de clones sélectionnés au hasard et comparées à
des séquences connues a montré la présence de champignons
mycorhizogènes à arbuscules appartenant aux genres Acaulospora,
Glomus et Scutellospora. La reconstruciton d'un arbre phylogénétique
a clairement indiqué des séquences fongiques différentes
dans les racines d'A. capillaris et de L. perenne. Ces résultats
ont été ensuite confirmés par PCR en utilisant des
amorces spécifiques pour chaque groupe de séquences. Il
apparaît donc que les plantes ont préférentiellement
sélectionné des champignons MA dans cette expérience
au champ. Bien qu'il n'existe pas de spécificité d'hôte
dans la symbiose mycorhizienne à arbuscules, ces résultats
montrent l'existence d'une spécificité écologique.
Dans le but d'identifier d'autres facteurs biotiques ou abiotiques influençant
la diversité des champignons MA, une étude spatiale a été
réalisée dans une prairie non fertilisée où
sont élevés des moutons. Pour cela, 90 échantillons
ont été prélevés sur une surface de 12 m x
12 m et ils ont été caractérisés pour leur
végétation et la composition chimique et microbienne du
sol. La diversité des champignons MA a été identifiée
grâce aux amorces spécifiques développées lors
de l'expérience précédente. Une très grande
variabilité des résultats a été observée
entre les différents échantillons. Toutefois, les zones
riches en urine ont montré une différence dans la diversité
des champignons MA par rapport aux autres échantillons.
Ainsi, la diversité des champignons MA dans les sols de prairie
peut être significativement altérée par la plante
hôte et l'urine. Il sera par la suite important de déterminer
si une telle modification peut à son tour influencer la diversité
végétale par un effet différentiel des champignons
MA sur la croissance des plantes.
Ce travail a été financé par SERAD (Scottish Executive
Environment and Rural Affairs Department ; initiative Micronet).
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