Répartition spatiale de l'anthracnose des baies du caféier arabica (Colletotrichum kahawae) à l'échelle d'une parcelle au Cameroun

 

J. A Mouen Bedimo (1), D. Bieysse.(2), B. Bertrand (3), J.-L. Nottéghem (2), C. Cilas (4)

 

(1) Institut de Recherche Agronomique pour le Développement (IRAD), Station de Foumbot, BP 665, Bafoussam, CAMEROUN

(2) Cirad-Inra-Ensam, UMR BGPI, Campus International de Baillarguet, TA 41 / K, 34398 Montpellier Cedex 5

(3) Cirad-Cultures Pérennes, UMR DGPC, Laboratoire Résistance, 911, avenue Agropolis, 34032 Montpellier 1

(4) Cirad-Cultures Pérennes, UPR Bioagresseurs de pérennes, Avenue Agropolis, TA 80 / 02 34398 Montpellier Cedex 5

 

 

L'anthracnose des baies du caféier arabica ou Coffee Berry Disease (CBD), causée par Colletotrichum kahawae entraîne la pourriture des cerises et leur chute prématurée. Cette maladie occasionne d'importantes pertes de récoltes dans la région des hauts plateaux de l'Ouest du Cameroun, particulièrement dans les plantations paysannes situées à des altitudes élevées (>1600 mètres). Elle peut être contrôlée chimiquement par le biais d'applications régulières de fongicides appropriés et/ou par la mise en œuvre de pratiques agricoles défavorables au développement de l'agent pathogène. La compréhension des interactions dynamiques entre le pathogène, son hôte, et l’environnement qui conditionnent son développement seront étudiés à travers une approche expérimentale en milieu naturel afin de tenter d'optimiser l'efficacité des différentes méthodes de lutte utilisées contre le CBD. Dans deux sites aux conditions climatiques contrastées, un suivi hebdomadaire de la maladie sur des parcelles homogènes de caféiers contigus à Santa (1750m) et à Bafou (1820m) pendant deux années (2003 et 2004). Les cartes descriptives de la répartition spatiale de l'anthracnose obtenues montrent que la contamination des plants dans une parcelle se fait de proche en proche, à partir des premiers caféiers infectés. Par ailleurs, l'analyse des semi-variogrammes et l'étude des cartes de dispersion de la maladie obtenues par krirgeage, permettent de mettre en évidence, les foyers primaires d'infections dans les deux sites. Ils snt observés de la 9e à la 11e semaine après la floraison à Bafou et de la 13e à la 15e semaine à Santa. Ces résultats suggèrent l'idée de la possibilité d'une mise en œuvre des stratégies de lutte ciblées et moins contraignantes contre l'anthracnose des baies à l'échelle d'une caféière.

 

Mots clés : caféier, anthracnose, Colletotrichum kahawae, répartition spatiale, semi-variogrammes