|
|
Obtention et caractérisation d'un mutant pariétal chez
Botrytis cinerea fortement affecté dans son pouvoir pathogène
M.-C. Soulié(1), A. Vidal-Cros(2), M. Choquer(2), C. Périno(1)
A. Piffeteau(2), P. Malfatti(1) et M. Boccara(1)
(1) UMR 217 INRA/ Université Paris VI/ INA-PG, Laboratoire de Pathologie
Végétale, 16 rue Claude Bernard, 75231 Paris cedex 05
(2) UMR 7613 CNRS/ Université Paris VI, Structure et Fonction de
Molécules Bioactives, Boite 182, 4 place Jussieu, 75252 Paris cedex
05
Botrytis cinerea est un champignon phytopathogène très
polyphage particulièrement redoutable sur la vigne où il
est responsable de la pourriture grise. Comme aucune espèce végétale
n'est résistante à botrytis, un nombre important de fongicides,
incluant les composés systémiques, ont été
utilisés pour contrôler la maladie. L'apparition de souches
résistantes aux fongicides actuels implique la recherche de nouvelles
cibles antifongiques. La paroi des champignons filamenteux et en particulier
la chitine, composant essentiel à sa structure, pourrait être
une bonne cible.
La chitine, polymère d'unités N-acétylglucosamine
liées en ?1-4, est biosynthétisée par une famille
d'isoenzymes, les chitine synthases. Actuellement cinq gènes chs
appartenant aux classes I, IIIa, IIIb IV et VI ont été séquencés
chez Botrytis et les classes II, V et VII sont au stade de l'identification.
(présentation orale de Mathias Choquer). Trois mutants interrompus
dans les gènes de classe I (1), IIIa et IV ont été
obtenus, Bcchs1, BcchsIIIa et BcchsIV respectivement. L'un d'entre eux,
le mutant Bcchs3 s'avère particulièrement intéressant.
En effet, celui-ci présente une croissance radiale fortement ralentie
sans aucune conséquence sur la croissance pondérale. Des
observations en microscopie révèlent une structure mycélienne
très compacte, fortement branchée ainsi qu'une matrice extracellulaire
importante gainant les hyphes. Le gène chs3 semble donc intervenir
dans le processus d'élongation des hyphes. In vivo, le mutant Bcchs3
perd 70% de sa pathogénicité sur feuille de vigne ou d'arabidopsis.
Chez un champignon phytopathogène, c'est la 1ere fois qu'un simple
mutant d'un gène chs de classe III a un pouvoir pathogène
fortement affaibli. Le produit du gène chs3 pourrait donc être
considéré comme une bonne cible antifongique.
(1) Soulié M-C, Piffeteau A, Choquer M, Boccara M and Vidal-Cros
A. (2003). Disruption of Botrytis cinerea class I chitin synthase gene,
Bcchs1, results in cell wall weakening and reduced virulence. Fungal Genetics
and Biology 40(1): 38-46.
|