|
|
Structure de populations de rouille brune (Puccinia triticina) du blé
(Triticum aestivum) en fonction de résistances variétales
D. Rimé(1,2), L. Bouffier(1,2), H. Goyeau(1), C. Lannou(1),
C. Neema(2)
(1) UMR Epidémiologie Végétale et Ecologie des Populations
INRA-INA PG, 78850 Thiverval-Grignon
(2) UMR de Pathologie végétale, INRA-INA P-G, 75231 Paris
Les résultats des suivis épidémiologiques des populations
de rouille brune menés ces quatre dernières années
ont montré une diversité importante des pathotypes sur différentes
variétés à l'échelle de la France et à
celle de la parcelle. Les résultats suggèrent également
que la composition des pathotypes dans les parcelles est différente
en fonction de la variété. Nous nous sommes donc intéressés
dans un premier temps à la pression de sélection exercée
par la variété.
Cette étude a été conduite sur des populations de
rouille brune échantillonnées dans le Sud-Ouest de la France
(région favorable au développement de la rouille brune)
sur des parcelles cultivées avec deux variétés et
durant deux années successives (2001-2002). Deux variétés
ont été choisies pour leur différent niveau de résistance
:'Soissons' (sensible) et 'Trémie' (résistante). Au total,
172 isolats prélevés sur 4 parcelles ont été
caractérisés avec des marqueurs de virulence et des marqueurs
moléculaires neutres. Les marqueurs de virulence ont été
déterminés sur une gamme de 18 hôtes différentiels
et 10 marqueurs neutres polymorphes ont été générés
par AFLP.
Un profil AFLP majoritaire (A) a été mis en évidence
sur la variété 'Soissons' avec une fréquence de 53%
en 2001 et 86% en 2002. Sur la variété 'Trémie',
deux profils majoritaires (B et C) ont été dénombrés
en 2001 et un troisième (D) en 2002. Les fréquences des
pathotypes majoritaires sont similaires aux fréquences des profils
majoritaires. Les indices de différenciation (Fst) indiquent que
les quatre parcelles sont significativement différenciées
entre elles pour les deux types de marqueurs. En particulier, les parcelles
cultivées avec Soissons sont différenciées de celles
cultivées avec Trémie, avec toutefois un indice de différenciation
plus important en 2002 qu'en 2001. La pression de sélection exercée
par la variété hôte sur la diversité des populations
pathogènes de rouille brune semble donc dépendre du déroulement
de l'épidémie. À plus long terme, il est envisagé
d'élaborer un modèle explicatif de ces évolutions
capable de générer différents scénarios de
gestion des résistances et de tester leur efficacité et
leur durabilité dans le temps.
|