E. Remy, F. Blaise, M.-H. Balesdent, T. Rouxel, M. Meyer
INRA, Station PMDV, Route de St-Cyr, 78026 Versailles Cedex

Leptosphaeria maculans est reconnu comme un des champignons les plus dommageables sur les cultures de colza. Une approche globale visant à rechercher les facteurs impliqués dans la pathogénie de ce champignon a été initiée au laboratoire. Elle consiste à insérer de façon aléatoire dans le génome fongique le gène de résistance à l'hygromycine (hph) via une agrotransformation. Une collection "pilote" d'une centaine de mutants a été obtenue. La stabilité mitotique de l'insertion pour ces mutants a été vérifiée et la présence du gène hph a été confirmée par PCR et par Southern. La plupart des mutants analysés ne présente qu'une seule intégration de l'ADN-T. Le comportement des mutants a aussi été évalué en réalisant notamment des tests d'inoculation sur cotylédons. Quatre mutants sont affectés dans leur capacité à sporuler (deux non sporulants, deux hypersporulants) et quatre sont affectés dans leur pouvoir pathogène (trois hypoaggressifs, un hyperaggessif). Des croisements réalisés entre chaque mutant et une souche sexuellement compatible ont permis de vérifier la stabilité méiotique des insertions (ségrégation 1:1 de l'insertion) ainsi que la coségrégation, dans certains cas seulement, des phénotypes mutants avec la présence du gène hph. Les premières analyses des séquences des pieds d'insertion pour trois de ces mutants indiquent que l'intégration du T-DNA semble préférentiellement avoir lieu dans les régions codantes du génome fongique et que les phénotypes observés correspondent vraisemblablement à l'inactivation de gènes ne montrant pas d'homologie avec les gènes référencés dans les banques de données ou présentant des homologies avec des protéines putatives dont la fonction n'est pas connue. La caractérisation plus avant des régions génomiques d'intérêt ainsi que les essais d'inactivation génique en cours seront également discutés.