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Sur la piste du mode de pénétration d'Epichloe typhina dans le dactyle

C. Leyronas, G. Raynal
UMR Epidémiologie végétale et écologie des populations INA PG-INRA, 78850 Thiverval Grignon

Epichloe typhina, Ascomycète responsable de la quenouille d'un certain nombre de graminées et notamment du dactyle, possède un cycle biologique complexe et encore mal connu. En hiver, il est présent dans la plante sous forme endophyte. A partir de la montaison, et jusqu'à la récolte des semences, E. typhina forme des stromas mycéliens, appelés quenouilles, enserrant les inflorescences et empêchant la formation des graines. Ce champignon peut être fortement dommageable pour les cultures de graminées porte-graine.
Il n'existe actuellement aucun moyen de lutte permettant d'empêcher l'apparition et l'extension de la maladie au champ. Les mécanismes d'infection entraînant l'apparition des quenouilles en première année de production et l'augmentation du nombre de talles quenouillées d'une année sur l'autre ne sont pas expliqués. Afin d'éclaircir le cycle épidémique, et envisager à moyen terme la mise au point d'une technique de lutte raisonnée, il est nécessaire de déterminer le mode de pénétration du champignon dans les plantes. Pour ce faire, nous avons réalisé des inoculations artificielles en utilisant deux des trois types de spores produites par E.typhina (spermaties, ascospores). Différentes voies de pénétration dans la plante ont été testées (plaies de coupe, gaines foliaires, inflorescences). La capacité des spores à se développer dans les tissus végétaux a également été évaluée. Les symptômes pouvant n'apparaître qu'après une longue période d'incubation, le suivi des inoculations s'est fait par observations microscopiques, isolements et détection biomoléculaire (PCR).
Les inoculations réalisées avec une suspension de spermaties déposée sur des plaies de coupe ont permis la détection de 4 tiges porteuses du champignon sur les 195 inoculées. Cependant, lorsque des spermaties sont injectées dans la moelle de tiges, il n'est pas possible de les voir germer pour produire du mycélium.
L'inoculation d'inflorescences avec des ascospores n'a pas permis de produire des graines donnant des plantules infectées, ou du moins de les détecter comme infectées. De même, l'application d'ascospores par pulvérisation ou directement en goutte sur les plaies de coupe, ou sur le tissu interne des gaines foliaires n'a pas produit de plantes détectées comme porteuses d'E.typhina. Pourtant, lorsque les ascospores sont injectées dans la moelle des tiges, elles germent, forment des conidiophores et produisent des conidies. De plus, lorsque les ascospores sont déposées en nombre sur des tissus végétaux elles forment une trame mycélienne dense qui produit une quantité importante de conidies.
Les résultats obtenus ne sont pas ceux attendus. Les spermaties dont le rôle principal est celui de gamètes mâles ne semblaient pas être a priori les organes contaminants, contrairement aux ascospores dont la période d'émission et la faculté à la production d'un grand nombre de conidies semblent désigner comme le vecteur de l'infection des plantes. Nous devons donc poursuivre les expérimentations en améliorant les techniques d'inoculations et de détection et en testant d'autres voies de pénétration. De plus, les expérimentations seront appliquées aux conidies issues de la germination des ascospores.












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