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La mort cellulaire de Phytophthora parasitica, un processus activé
et régulé lors de l'interaction avec la plante hôte
E. Galiana, M.P. Rivière
INRA, UIPMSV, 62 Bd du Cap, Villa Thuret, 06606 Antibes cedex
L'étude des interactions Plantes-Pathogènes a permis une
connaissance avancée du cours complexe d'événements
qui, dans la cellule végétale, aboutissent à la mort
cellulaire programmée (MCP) par hypersensibilité. Par contre,
peu d'informations concernent l'activation d'un programme de mort cellulaire
chez un agent phytopathogène, l'analyse de la forme induite et
l'évaluation de son rôle fonctionnel lors de l'interaction
avec une plante hôte.
Nous avons montré que la mort de zoospores de Phytophthora parasitica,
l'agent de la maladie du black shank du tabac, est induite en réponse
à des stimuli sécrétés par la plante hôte.
En effet, l'incubation des zoospores en présence de fluides intercellulaires
de feuilles de Nicotiana tabacum exprimant une résistance tardive
au cours du développement, provoque spécifiquement un processus
de mort cellulaire. Chez l'oomycète pathogène, la mort est
de type autophagique. D'un point de vue morphologique, elle est caractérisée
par des réarrangements membranaires dynamiques, une diminution
du volume cellulaire, l'apparition de grandes vacuoles, apparentées
à l'autophagolysosome, et dans lesquelles les mitochondries et
les vésicules lipidiques sont séquestrées. Certaines
de ces caractéristiques sont inhibées par la cycloheximide.
D'un point de vue biochimique, elle est associée à l'accumulation
intracellulaire d'espèces actives de l'oxygène, ce qui suggère
qu'une bouffée oxydante accompagne le processus cellulaire.
L'existence, chez un agent phytopathogène, d'un phénomène
de mort cellulaire programmée régulé lors de l'interaction
a plusieurs implications: La première est que la régulation
de la MCP d'un agent pathogène est, tout comme la régulation
de la MCP de la plante hôte, un évènement capital
pour le devenir des interactions plantes-pathogènes. La seconde
est que la capacité d'autodestruction est un élément
de contrôle du cycle infectieux qui pourrait par ailleurs participer
à la faculté des micro-organismes à s'adapter aux
plantes qu'ils colonisent.
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