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Systèmes de culture et production de mycotoxines fusariennes chez le blé A. Champeil, J.F. Fourbet et T. Doré Les mycotoxines fusariennes sont d'abord considérées comme
des toxines produites au champ, avant la récolte, contrairement
aux toxines dites " de stockage ". Le contrôle de la contamination
des lots de céréales par ce type de toxine passe donc avant
tout par une modification des pratiques des agriculteurs (intégrant
le choix variétal). La problématique de l'effet des systèmes
de culture sur la contamination des grains par les toxines est complexe.
En effet une chaîne causale qui lierait de manière univoque
et strictement consécutive les pratiques agricoles aux attaques
par la fusariose, puis ces dernières à la production de
toxines, n'est certainement pas le modèle unique qu'il faut utiliser
pour comprendre le phénomène de la contamination par les
toxines, dans un but de le maîtriser. Dans la littérature
l'effet du climat sur la fusariose est en partie documenté mais
les interactions avec les effets des pratiques agricoles ne sont pratiquement
pas abordées ; les effets des pratiques agricoles sont en partie
connus (effets combinés du travail du sol et de la nature de la
culture précédente, sensibilité variétale),
en partie contradictoires (effet de l'alimentation minérale en
particulier). Cependant, ces effets sont toujours analysés sans
référence au champignon présent, alors que l'on sait
depuis longtemps que la fusariose de l'épi est un complexe d'espèces,
dont certaines seulement peuvent être toxinogènes. Par ailleurs,
la relation entre la présence du champignon et la production de
toxines a été essentiellement étudiée en conditions
contrôlées. Ces études montrent (i) le polymorphisme
de certaines espèces de Fusarium pour la production de certaines
toxines, (ii) l'importance des conditions environnementales dans la production
effective de toxines par les souches. Cependant, il n'existe pas de travaux
permettant d'appréhender la réalité de ces phénomènes
en conditions agricoles. De fait, les références disponibles
dans lesquelles on a relié les niveaux d'attaque par la maladie
et les niveaux de contamination par les toxines aux pratiques agricoles
montrent (i) en cas de fortes attaques de fusariose, de bonnes corrélations
entre pratiques, maladie, et taux de toxines, (ii) en cas d'attaque moindre
ou d'absence d'attaque, des résultats non organisés autour
de relations stables. L'ensemble de ces constats amène à
reconsidérer le problème, en posant deux nouvelles questions.
La première est celle de l'effet des pratiques agricoles sur la
nature des espèces et souches de Fusarium présentes sur
les grains de blé récoltés ; la seconde est celle
des modifications par les pratiques agricoles des conditions environnementales
au niveau du grain associées à la production effective de
toxines.
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