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RESUMES DES POSTERS
Thème : Epidémiologie
Poster n° 1
Etude de l'efficacité et de la durabilité de la résistance
partielle des bananiers vis-à-vis de Mycosphaerella fijiensis,
agent de la maladie des raies noires
C. Abadie(1,2), L. Pignolet(1), O. Nguidjo(2), M.F. Zapater(1),
J. Carlier(1)
(1) UMR 385 Biologie et Génétique des interactions Plante-Parasite,
CIRAD, TA 40/02, avenue d'Agropolis, 34398 Montpellier
(2) CARBAP, BP 832, Douala, Cameroun
La maladie des raies noires causée par le champignon Mycosphaerella
fijiensis est la maladie foliaire la plus importante des bananiers. L'utilisation
de variétés résistantes est le moyen de lutte le
mieux adapté aux conditions de production. L'objectif du travail
est d'évaluer l'efficacité et la durabilité de la
résistance partielle des bananiers.
La caractérisation de la résistance partielle a été
appréhendée en mesurant, en conditions contrôlées
et au champ, les différents paramètres du cycle infectieux
du champignon. L'évaluation de la résistance de 13 accessions
a montré l'existence de plusieurs composantes de résistance
qui agissent à différentes étapes du cycle infectieux
: efficacité d'infection, durée d'incubation, surface et
vitesse d'extension des lésions, période de latence et capacité
de sporulation.
L'efficacité de 2 variétés résistantes qui
différent pour 2 composantes de résistance (efficacité
d'infection et production d'ascospores) a été étudiée
à l'aide de paramètres épidémiologiques sur
2 parcelles monovariétales en conditions naturelles d'infestation
et ce en comparaison à une parcelle d'une variété
sensible. Au cours de la première année, aucune différence
significative n'a été observée entre les variétés
dans la dispersion spatio-temporelle de la maladie alors que des différences
ont été mises en évidence pour la sévérité.
Celles-ci augmentent avec les années de culture. Ce résultat
peut traduire l'effet de productions d'inoculum secondaire différentes
entre les variétés résistantes consécutives
à leur différence de capacité de sporulation.
La durabilité de la résistance est étudiée
au travers de l'évolution des populations pathogènes isolées
à partir des 3 parcelles monovariétales (2 résistantes
et 1 sensible) après 7 et 25 mois de culture. L'étude de
la structure génétique des populations par une méthode
PCR-RFLP montre un niveau de diversité allélique modéré
et similaire entre les populations isolées des 3 parcelles et ce
pour les 2 durées de culture. Une faible différenciation
génétique a été détectée entre
les populations uniquement après 7 mois de culture. Ce résultat
peut s'expliquer par un effet de la dérive génétique
lors de l'établissement de l'épidémie au cours de
la première année. L'absence de différenciation génétique
entre les 3 populations après 25 mois de culture peut s'expliquer
par un effet de flux de gènes entre les parcelles au cours du 2ème
cycle de culture. L'étude du pouvoir pathogène des populations
isolées après 7 mois de culture montre un niveau d'agressivité
supérieur de quelques isolats issus d'une variété
résistante. Ce résultat doit être confirmé
et complété par l'étude en cours du pouvoir pathogène
des populations isolées après 25 mois de culture afin d'évaluer
un éventuel effet sélectif du peuplement hôte résistant
sur les populations pathogènes.
Poster N° 2
Les facteurs spatiaux de l'épidémiologie de la pourriture
des cabosses due à Phytophthora sp.
C. Cilas(1), Ph. Bastide(1), I. Jimmy(2), M. Ndoumbé(3)
(1) CIRAD-CP, TA 80/03, 34398, Montpellier Cedex 5, France
(2) CARFV, PO Box 231 Santo, Vanuatu
(3) IRAD, BP 2123, Yaoudé, Cameroun
Dans les essais de sélection, les dispositifs expérimentaux
ont généralement comme principal objectif de contrôler
les effets environnementaux. Ce contrôle permet de diminuer les
termes d'erreur des analyses de variance et ainsi d'améliorer la
précision des comparaisons des différentes variétés
en essai. Chez le cacaoyer, la résistance à la pourriture
des cabosses due à diverses espèces du genre Phytophthora
est un caractère important à prendre en compte. Il se mesure
au champ par le taux de cabosses pourries par parcelle élémentaire.
Dans les essais implantés au Cameroun et au Vanuatu, qui sont analysés
ici, les parcelles élémentaires sont constituées
d'un arbre et les arbres des différents croisements sont installés
suivant des dispositifs en randomisation totale. Les arbres mis en essai
proviennent soit de plans de croisements diallèles, soit d'essais
comparatifs d'hybrides correspondant à des plans de croisements
" single pairs ". Sur ces dispositifs, les taux de pourriture
ont été évalués durant plusieurs années
consécutives dans le but de sélectionner des familles ou
des individus productifs ayant une moindre sensibilité à
la maladie. Les coordonnées de chaque arbre dans les champs d'essai
ayant été notées, il a été possible
de visualiser l'incidence de la maladie dans les parcelles et d'estimer
les corrélations spatiales. Outre des gradients verticaux indiquant
que les cabosses proches du sol ont des probabilités plus importantes
d'être infectées, des gradients ou des foyers de maladie
sont apparus et indiquent une régionalisation de la maladie. Celle-ci
est confirmée par la forme des semi-variogrammes qui mettent en
évidence des corrélations spatiales. Cette information devrait
permettre de mieux prendre en compte les effets spatiaux dans les processus
de sélection pour la résistance au Phytophthora évaluée
en champ. La précision des comparaisons entre les différentes
variétés mises à l'épreuve peut en effet être
améliorée par l'utilisation de modèles spatiaux.
Dans le cas de la sélection combinée " individus/familles
", ces modèles devraient permettre un meilleur choix des individus
pour l'ensemble des caractères cibles et ainsi pallier l'inconvénient
de l'unicité des génotypes dans les plans de croisements
traditionnels.
Poster N° 3
Répartition spatio-temporelle et diversité des souches
de Botrytis cinerea sous serre de tomate
V. Decognet, Dominique Andurand, Marc Bardin, Philippe Nicot
INRA Centre d'Avignon, Station de pathologie végétale, Domaine
St Maurice, BP 29, 84143 Montfavet Cedex
La pourriture grise, due à Botrytis cinerea, est préjudiciable
sur tomate sous serre entraînant des pertes de qualité des
fruits et de production. Les symptômes s'expriment principalement
au niveau de plaies d'effeuillage sous forme de chancres pouvant prendre
des proportions létales pour la plante. La maladie est mal maîtrisée
par des méthodes culturales, climatiques et chimiques. Une meilleure
connaissance du développement de la maladie permettrait d'optimiser
leur efficacité.
Aussi, en 2003, nous avons suivi l'apparition de foyers de B. cinerea
et l'évolution de l'épidémie de pourriture grise
dans deux serres de la région PACA. Ces deux serres, de taille
relativement équivalente (environ 11000 plants), présentaient
des conduites de culture sensiblement différentes : culture en
plein sol de février à octobre en alternance avec une culture
de salade d'hiver, une gestion climatique manuelle (Cavaillon, 84) et
culture en hors-sol de novembre à août, une gestion climatique
assistée par ordinateur (Eyguières, 13). Les plants de tomate
sont effeuillés tous les 10 à 15 jours, à raison
de 3-4 feuilles par effeuillage. De mars à juillet, nous avons
examiné les nouvelles plaies d'effeuillage une fois par mois. La
répartition des plantes malades, mortes et l'intensité des
attaques sur chacune des plantes a pu être ainsi cartographiée.
Des chancres sont observés dès le mois de mars dans la serre
d'Eyguières et seulement au mois d'avril dans la serre de Cavaillon.
Pour les deux serres, on note une forte augmentation du nombre de chancres
de mai à juin puis une forte régression en juillet. Cependant,
les deux serres présentent un développement épidémique
différent. A Cavaillon, l'épidémie reste localisée
autour des trois foyers détectés au mois d'avril. Au contraire,
la répartition des plantes malades dans la serre d'Eyguières
semble plus aléatoire. Ces observations soulèvent des questions
quant à la provenance de l'inoculum primaire, le poids de l'inoculum
secondaire et exogène dans le cycle épidémique et
la dispersion des spores dans une serre de tomate. Aussi, pour y répondre,
nous avons entrepris de caractériser les génotypes présents
dans les deux serres et d'étudier leur répartition spatio-temporelle.
Des prélèvements de B. cinerea ont été réalisés
de mars à août sur tous les chancres observés (744
isolats). De plus, à Cavaillon, des échantillonnages ont
été réalisés sur les cultures précédentes
de tomate (juin 2002) et de salade (décembre 2002-janvier 2003).
Les isolats de B. cinerea ont été purifié afin d'obtenir
des souches monospores. La caractérisation des génotypes
à l'aide de marqueurs microsatellites est actuellement en cours.
Poster N° 4
Efficacité de l'association des mélanges variétaux
et d'une lutte chimique raisonnée pour le contrôle de la
tavelure du pommier
F. Didelot(1), L. Brun(2), S. Castet(1), S. Clément(1)
et L. Parisi(1)
(1) INRA Centre d'Angers, UMR PaVé, BP 57, 49071 Beaucouzé
cedex
(2) Adresse actuelle : INRA-U.E.R.I, Domaine de Gotheron, 26320 St Marcel
les Valence
L'efficacité des mélanges variétaux pour réduire
les épidémies des maladies fongiques aériennes est
connue depuis longtemps chez l'orge et le blé. Cet intérêt
a été récemment confirmé à grande échelle
pour le riz. Chez les plantes pérennes, on trouve un exemple d'application
à grande échelle avec la variété de café
Colombia, dont la plantation vise à réduire l'impact des
épidémies d'Hemileia vastatrix. A contrario, dans le cas
du peuplier, l'intérêt des mélanges variétaux
pour lutter contre Melampsora larici-populina n'a pu être montré.
Chez le pommier, les mélanges variétaux pourraient faciliter
la lutte contre la tavelure, principale maladie fongique. Des résultats
expérimentaux et de modélisation montrent un effet réducteur
des mélanges sur les épidémies de Venturia inaequalis,
limité cependant aux premiers cycles de contamination et donc insuffisant
pour protéger le fruit. On dispose de peu de données concernant
l'association de ces mélanges avec d'autres méthodes de
lutte, et notamment avec une lutte chimique raisonnée, et donc
de leur effet dans des conditions plus proches de l'application pratique
et plus favorables, du fait de l'impact des traitements sur l'inoculum
présent dans le verger. Dans un verger planté avec deux
types de mélanges de deux variétés (une sensible,
l'autre résistante par le gène Vf), un protocole de lutte
chimique allégée a été expérimenté
deux années consécutives. Pour estimer l'effet des mélanges
variétaux, ce protocole, adapté de celui proposé
par Olivier en 1986 prévoyait un contrôle partiel de la maladie.
Cet essai a montré l'intérêt des mélanges variétaux
dans deux situations contrastées : en 2001, tous les traitements
n'ont pas eu une bonne efficacité, les conditions climatiques n'ayant
pas permis leur application en conditions optimales, alors qu'en 2002
la lutte chimique a assuré un meilleur contrôle de la maladie.
Depuis l'apparition des premiers symptômes jusqu'au mois de juillet,
les mélanges dans le rang ont permis de réduire significativement
l'incidence de la maladie sur feuilles par rapport aux cultures pures,
tandis que les mélanges en rang alternés ont montré
une moindre efficacité. Une forte réduction de l'incidence
sur fruits a aussi été observée dans les mélanges
dans le rang, que ce soit au cours de la saison végétative
ou à la récolte, mais les différences observées
n'ont été significatives qu'en 2002. Bien que la culture
des mélanges dans le rang pose de nombreux problèmes agronomiques
et entraîne des surcoûts qui ne la rendent pas compétitive
dans un système de protection conventionnel, elle peut être
envisagée en agriculture biologique. Ces résultats soulignent
l'intérêt d'intégrer différentes méthodes
de lutte contre la tavelure, qui reste le problème majeur en vergers
de pommier, dans un contexte où la lutte chimique seule (méthode
la plus employée actuellement) connaît de nombreux échecs.
Poster N° 5
Discovery of Phytophthora ramorum on Rhododendron sp. in France and
experimental symptoms on Quercus robur
C. Delatour(1), C. Saurat(2), C. Husson(1), R. Ioos(2) and N.
Schenck(2)
(1) INRA, Unit of Forest Pathology, 54280 Champenoux, Nancy, France
(2) LNPV, Unit of Mycology, 54000 Nancy, France
The first evidence of Phytophthora ramorum in France was found in several
garden centres on Rhododendron sp. in April 2002. Brown spots on leaves,
buds and twigs necrosis were observed. During 2002, the unit of Mycology
of the French Plant Protection Service carried on a national survey in
nurseries. About 300 samples were analysed by isolation on a Phytophthora
selective medium. Species identification was based on morphological characterisation.
P. ramorum was detected in 68 samples (63 from Rhododendron and 5 from
Viburnum spp.) originating from several geographical areas covering the
entire French territory. Concerning the experimental symptoms, saplings
and seedlings of Quercus robur were inoculated with a French isolate.
Two types of inoculation were performed : by inserting mycelium on bark
wounds and by spraying sporocysts. All the inoculated cuttings produced
bark necrosis with occasional dark bleeding. The length of necrosis on
the stem ranged from 1.4 to 8.3 cm. These results are similar to those
obtained on tanoak and coast live oaks (Rizzo et al, 2002) but we observed
no girdling, no wilting and no death on Q. robur even 40 days after inoculation.
With respect to the damage on leaves, necrosis was not frequent. Therefore,
Q. robur seems to be less susceptible than Q. agrifolia and Lithocarpus
densiflorus. In addition, our results suggest that bark necrosis, dark
bleeding and occasionally leaf necrosis are good candidate symptoms of
P. ramorum for future forest surveys.
Poster N° 6
Développement de Bremia lactucae sur une variété
de laitues cultivée en association avec une résistance introgressée
de Lactuca virosa
B. Maisonneuve(1), E. Martin(1), C. de Vallavieille-Pope(2) et
M. Pitrat(1)
(1) INRA - Unité de Génétique et d'Amélioration
des Fruits et Légumes, Domaine Saint Maurice, BP94, 84143 Montfavet
cedex
(2) INRA - UMR INRA-INA-PG d'Epidémiologie végétale
et écologie des populations, BP01, 78850 Thiverval Grignon
Bremia lactucae Regel est un Oomycète, parasite obligatoire qui
se développe dans les zones de cultures de laitues de toutes les
régions tempérées. Ce mildiou constitue l'une des
principales menaces dans les cultures de laitue. Pour répondre
à la demande du consommateur, qui exige un produit sain et sans
résidus, il faut diminuer au maximum les traitements préventifs
; par conséquent, la résistance génétique
est le meilleur moyen de lutte contre ce champignon.
Depuis les années 1960, les sélectionneurs ont utilisé
des gènes de résistance (14 gènes Dm) interagissant
avec les facteurs d'avirulence du champignon selon une réaction
gène pour gène. Les plantes résistantes ne présentent
aucune sporulation ; mais, en Europe, des souches sporulant sur les variétés
possédant ces résistances ont été isolées.
Puis, des résistances moins totales ont été utilisées
dans l'espoir d'une meilleure durabilité. Mais ces résistances
ont, elles aussi, été contournées. Les souches les
plus virulentes possèdent 13 à 15 facteurs.
A l'INRA, nous avons identifié et transféré dans
des laitues de nouvelles résistances issues de 2 accessions de
L. virosa ; ces résistances ne sont contournées par aucune
souche de laboratoire. D'après nos études, leur contrôle
génétique serait bigénique dominant. Ces résistances
peuvent-elles être plus durables et comment les utiliser au mieux
pour freiner le développement de souches virulentes ?
L'utilisation de variétés multilignées pourrait offrir
une moins forte pression de sélection pour le champignon et ainsi
freiner son évolution. Pour tester cette hypothèse, mais
aussi pour voir le comportement en culture de notre matériel issu
de L. virosa, nous avons mené une étude en tunnel plastique
froid en hiver. Nous avons comparé l'évolution du Bremia
dans deux parcelles monovariétales résistantes (lignées
ViCQ et ViAE), une parcelle d'une variété ayant peu de gènes
Dm, dite sensible, et deux parcelles d'associations (3/4 d'une Vi + sensible).
Trente cinq jours après plantation (=J0), une infection naturelle
a été observée sur 2 plantes ; des disséminations
secondaires contrôlées ont été réalisées
à J6 et J20. Nous avons ensuite noté l'évolution
de la maladie jusqu'à la récolte à J56. Nous avons
observé un gain de virulence du Bremia entre J20 (14 gènes
Dm attaqués) et J56 (16 à 17 résistances attaquées).
Toutes les plantes de la variété sensible étaient
contaminées à la récolte dans les 4 parcelles pures
; mais toutes les plantes ViCQ et ViAE étaient indemnes de tout
symptôme. Le Bremia s'est dispersé plus vite et plus intensément
dans les 2 répétitions au nord, zone où l'humidité
de l'air était plus forte. Dans les 2 répétitions
à forte contamination, nous n'avons pas noté de différence
de maladie sur les plantes sensibles entre les parcelles pures et les
parcelles d'associations variétales. Par contre, dans les 2 répétitions
au sud, moins contaminées, le champignon s'est propagé moins
vite dans les parcelles d'associations.
Cette première étude montre donc une efficacité de
ces résistances transférées de L. virosa à
la laitue. L'association de plantes résistantes et de plantes sensibles
semble pouvoir retarder une épidémie sur les plantes sensibles.
Poster N° 7
Quelle notation de la rouille brune pour quelle application ?
C. Robert(1), MO. Bancal(1), C. Lannou(2), B. Ney(1)
(1) INRA Environnement et Grandes Cultures - INA-PG, 78 850 Thiverval
-Grignon
(2) INRA Pathologie Végétale, 78 850 Thiverval Grignon
La rouille brune est un parasite biotrophe qui développe des relations
complexes avec son hôte. En particulier, on peut distinguer différents
types de tissus au sein des lésions : chlorotiques, sporulants
et nécrosés. La variabilité qui existe dans les notations
de maladie pourrait ainsi être en partie responsable de l'absence
de relations robustes entre les symptômes et les dommages. Par exemple,
pour la rouille brune, on lit des résultats contradictoires sur
la relation entre symptômes et baisse de photosynthèse. Notre
étude a eu pour objectif d'identifier et de comparer les notations
de maladie pertinentes pour estimer la production de spores d'une part
et la baisse de photosynthèse des feuilles de blé d'autre
part.
A l'aide de photographies numériques de feuilles infectées,
nous avons estimé la surface des tissus sporulants, chlorotiques
et nécrosés durant un cycle de sporulation. Les tissus sporulants
croissent pendant 20 à 30 jours selon les densités de lésion
(pour un cycle de sporulation de 40 jours pour les faibles densités),
puis meurent. Les tissues sporulants colonisent jusqu'à 35% de
la surface des feuilles pour les densités supérieures à
15 lésions/cm². Des tissus chlorotiques se développent
autour des tissus sporulants pour toutes les densités de lésion,
et ce durant tout le cycle de sporulation. Mais les nécroses apparaissent
plus tardivement : entre 16 jours et 21 jours après le début
de la sporulation pour les fortes et faibles densités de lésion
respectivement. Puis, les tissus sporulants et chlorotiques meurent et
les nécroses augmentent jusqu'à la fin du cycle.
La récolte et la pesée des spores de rouille ont permis
d'estimer la production de spores en fonction de la densité de
lésion et de l'âge des lésions. La production de spores
par lésion diminue avec l'augmentation de la densité de
lésion. Cependant, la surface sporulante des lésions est
également densité-dépendante et lorsque la production
de spores est exprimée en production par mm² sporulant, elle
devient pratiquement indépendante de la densité de lésions
ainsi que de leur âge. Ainsi, la notation des tissus sporulants
apparaît comme la notation pertinente pour estimer la production
de spores.
La baisse de photosynthèse causée par les lésions
a également été mesurée. Nous avons montré
que la photosynthèse de la feuille est nulle au niveau des tissus
sporulants et nécrosés, qu'elle est partiellement réduite
dans les tissus chlorotiques et qu'elle est inaffectée par la maladie
dans les parties vertes. Ainsi, afin d'estimer la baisse de photosynthèse
due à la rouille, il est essentiel d'inclure les tissus sporulants
et nécrosés dans les notations, la prise en compte des tissus
chlorotiques pouvant également légèrement améliorer
l'estimation des dommages.
Il ressort de cette étude qu'il est suffisant de connaître
la surface des tissus sporulants pour estimer la production de spores
alors qu'il est nécessaire de connaître celle des tissus
sporulants et nécrosés, voire chlorotiques, pour estimer
la baisse de photosynthèse due à la rouille. Cette étude
illustre l'importance du choix d'un système de notation adapté
à la question considérée.
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