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Modélisation d'un peuplement de blé d'hiver en réponse
au complexe parasitaire foliaire composé de la rouille brune et
de la septoriose
aC. Robert, bC. Lannou, aM.O. Bancal
a INRA Environnement et Grandes Cultures - INA-PG, 78 850 Thiverval -Grignon
b INRA Pathologie Végétale, 78 850 Thiverval Grignon
robert@bcgn.grignon.inra.fr
Le cahier des charges de l'agriculture européenne a changé.
A un simple objectif de productivité se sont ajoutées des
exigences de préservation de l'environnement et de qualité
des produits. Ces exigences imposent d'inventer de nouveaux systèmes
de culture raisonnés. Dans ce cadre, un des objectifs des laboratoires
Plante et Pathologie végétale de l'INRA de Grignon est de
modéliser un peuplement de blé d'hiver en réponse
au complexe parasitaire foliaire composé de la rouille brune et
de la septoriose. La compétition entre les parasites et leurs interactions
avec la nutrition azotée des cultures sont plus particulièrement
étudiées pour une conception de pratiques culturales à
niveaux d'intrants raisonnés.
Afin de modéliser le système "blé-pathogènes-climat"
dans son ensemble, il est nécessaire d'élaborer un modèle
"plante malade" et de le coupler à un modèle épidémiologique.
L'élaboration de ce modèle nécessite d'établir
des relations symptômes-dégâts quantitatives donc hiérarchisables
pour les parasites seuls et en complexe. Les interactions entre les cycles
des deux parasites doivent être étudiées ainsi que
leur dispersion verticale dans le couvert afin d'aboutir à un modèle
épidémiologique du complexe par étage. Cela nous
a conduit à réaliser différentes expérimentations,
en chambre de culture, en serre et aux champs depuis 1999.
Au niveau feuille, l'effet des parasites sur la photosynthèse,
la respiration, la sénescence ainsi que la perte de matière
par exportation de spores a été quantifié. On en
déduit la quantité d'assimilats produit par une feuille
malade. La croissance de la plante malade est évaluée en
sommant celle des feuilles. Afin de modéliser la formation des
épis, les flux d'assimilats à partir des feuilles infectées
devront être eux aussi quantifiés. Enfin, pour estimer le
rendement, les maladies considérées ayant rapidement une
répartition homogène dans les couverts, on considérera
le peuplement comme une population de plantes homogènes et le modèle
plante sera étendu au m². Pour élaborer le modèle
épidémiologique, deux principales expériences ont
été réalisées. En serre, on a étudié
l'effet du statut des feuilles de blé sur les phases du cycle infectieux
de la rouille brune et de la septoriose seules et en complexe. Une expérience
au champ a permis d'étudier précisément, la dispersion
de la rouille brune entre étages foliaires.
Cependant, afin d'élaborer un modèle dynamique du système,
le modèle épidémiologique du complexe doit être
couplé au modèle de nuisibilité. La difficulté
est de rendre compatibles les variables de sortie des différents
modules. Certains termes de passage ont été mis au point
avec succès. Par exemple, la sortie des modèles épidémiologiques
est un nombre de spores alors que l'entrée des modèles écophysiologiques
est une surface nécrosée. Nos résultats sur la production
de spores par unité de surface sporulante permettent de faire sauter
ce verrou en partie. Nous avons aussi cherché à estimer
chacune des phases des cycles des pathogènes en degrés-jours,
échelle agronomique plutôt qu'en jours.
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