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Résumés des posters - Thème : Biologie Génétique
des Populations
Poster N° 1
Influence des peupleraies sauvages et cultivées et de la présence
de mélèzes sur la structuration génétique
des populations de Melampsora larici-populina, agent de la rouille foliaire.
Frey P.(1), Gérard P.(1), Feau N.(1), Husson C.(1), Schipfer
A.(1), Lefèvre F.(2), Pinon J.(1)
(1) INRA Nancy, Unité de Pathologie Forestière, 54280 Champenoux
(2) INRA Avignon, Unité de Recherches Forestières Méditerranéennes,
Av. Antonio Vivaldi, 84000 Avignon
La peupleraie cultivée, monoclonale et équienne, constitue
un des écosystèmes forestiers les plus simplifiés,
ce qui la rend très fragile face à des agressions biotiques
et abiotiques. En effet, la plantation sur de grandes superficies d'un
très faible nombre de cultivars à résistance totale
vis-à-vis de la rouille foliaire à Melampsora larici-populina,
a favorisé l'émergence et la dissémination très
rapide de nouveaux pathotypes du parasite, capables de contourner toutes
les résistances sélectionnées à ce jour. Parallèlement
à la dégradation très rapide de l'état sanitaire
des peupleraies cultivées, celui des peupleraies sauvages (ripisylves
à Populus nigra) vis-à-vis de la rouille semble rester stable.
Les bases de cette stabilité résident vraisemblablement
dans la diversité génétique des peupleraies sauvages,
et dans l'influence de cette diversité sur la structuration des
populations de M. larici-populina. Pour tester cette hypothèse,
nous proposons de comparer le rôle des peupleraies cultivées
et des peupleraies sauvages sur la structuration des populations du parasite.
Pour cela, nous comparons la variabilité phénotypique (pathotypes)
et la diversité génétique (marqueurs moléculaires)
de populations de M. larici-populina collectées dans les deux types
de peuplement. De plus, il faut prendre en compte le rôle du Mélèze,
qui est l'hôte alternant du parasite sur lequel a lieu la reproduction
sexuée. En effet, la présence du Mélèze favorise
les recombinaisons génétiques chez le champignon, et donc
constitue un moteur de diversité pour ses populations. Ainsi, pour
chaque type de peuplement hôte (peupleraies cultivées et
sauvages) nous comparons des sites avec et des sites sans Mélèze.
Les premiers résultats concernent le pathotypage des populations
récoltées à l'automne 2001 en peupleraies cultivées
(Aisne et Haute-Saône) et sauvages (Hautes-Alpes et Alpes-de-Haute-Provence).
Les populations collectées en peupleraies cultivées présentent
une richesse (14 pathotypes en moyenne) nettement supérieure à
celle des populations collectées en peupleraies sauvages (5 pathotypes
en moyenne). De plus, les peupleraies cultivées hébergent
des populations nettement plus complexes (Cj = 3.40 virulences par isolat)
que les peupleraies sauvages (Cj = 0.58 virulence par isolat). Ces résultats
suggèrent la sélection de pathotypes complexes sous l'effet
des gènes de résistance race-spécifique déployés
dans les peupleraies cultivées. Concernant la présence ou
non de l'hôte alternant à proximité des peupleraies,
les populations "sexuées" présentent en moyenne
une richesse supérieure à celle des populations "asexuées".
Ceci suggère un effet du Mélèze sur la richesse des
populations, en augmentant le nombre de pathotypes rares. L'utilisation
de marqueurs moléculaires (RAPD) permettra de compléter
cette étude, en particulier pour l'évaluation du rôle
de la reproduction sexuée sur la structuration des populations
du champignon.
Poster N° 2
Diversité génétique et structuration des populations
de Venturia inaequalis dans des vergers de pommiers où le gène
de résistance majeur Vf est contourné
Fabien Guérin, Martine Devaux, Jacqueline Gaudin et Bruno
Le Cam
INRA, UMR PaVé, centre INRA d'Angers, rue Georges Morel, BP 57,
49071 Beaucouzé
e-mail : fguerin@angers.inra.fr
Venturia inaequalis, agent responsable de la tavelure du pommier (Malus
x domestica), est un champignon ascomycète hétérothallique
combinant une phase de reproduction sexuée obligatoire chaque année
et plusieurs cycles de reproduction végétative lors de la
phase parasitaire. La lutte génétique contre ce bioagresseur
repose principalement sur l'utilisation du gène majeur de résistance
Vf issu de Malus floribunda. En 1995, les premiers cas de contournement
du gène Vf ont été signalés en France, sur
une variété de pommiers à cidre : Judeline (Parisi
et al., 2000). Durant la saison 2000, de nombreux foyers ont été
observés en Normandie sur cette même variété.
Afin de comprendre comment le pathogène s'adapte à la pression
de sélection exercée par un gène de résistance
majeur, nous analysons la diversité génétique et
la structuration des populations du bioagresseur dans différents
vergers comportant plusieurs variétés dont Judeline (Vf).
L'échantillonnage multisite et pluriannuel en cours d'analyse rassemble
plus de cinq cents souches caractérisées à l'aide
de quatre loci microsatellites. Les résultats obtenus lors de la
première année de prélèvement portent sur
133 individus. Les souches isolées de variétés dites
sensibles (sans gène majeur de résistance connu) présentent
une diversité génétique très élevée
(68 haplotypes identifiés sur 97 souches). Leur différenciation
génétique est très faible (Gst moyen de 0,04), ce
qui semblerait indiquer que ces variétés sensibles ne structurent
pas les populations de V. inaequalis. Concernant les souches prélevées
sur la variété portant le gène Vf (Judeline), nous
mettons en évidence un fort effet sélectif avec une réduction
très importante de la diversité et la perte de nombreux
allèles (2 haplotypes sur 36 souches analysées). Ainsi cette
population se différencie fortement de la population se développant
sur hôtes sensibles (Gst>0,2). Les résultats obtenus lors
de la deuxième campagne de prélèvement faisant suite
à un cycle de reproduction sexuée seront discutés.
Poster N° 3
Caractérisation et identification des Fusarium isolés
sur des plants de houblon en dépérissement
Didier Hatsch, Vincent Phalip et Jean-Marc Jeltsch
Laboratoire de phytopathologie / Université Louis Pasteur / UMR
7100 / ESBS, Boulevard Sébastien Brant, 67400 ILLKIRCH
Le houblon est une plante pérenne dioïque dont les fleurs
femelles sont utilisées comme épice aromatique dans les
processus brassicole. La région Alsace assure 1,3% de la production
mondiale. Cependant le houblon est sujet à des pathologies d'origine
fongique. Les épisodes pathologiques se traduisent par le dépérissement
des lianes et par conséquent des pertes importantes de rendement.
Une collection de champignons filamenteux a été crée
à partir de prélèvements effectués sur des
plants de houblon malades. Au sein de cette collection, 12 souches présentent
des éléments caractéristiques du genre Fusarium :
couleur, morphologie des macroconidies.
La détermination de l'espèce est un indice important dans
la définition de la flore fongique pathogène. Par amplification
PCR de la zone ITS1 à partir d'ADN génomique, selon la méthode
proposée par Hue et al. (1999), il a été montré
que les douze candidats appartenaient effectivement au genre Fusarium.
Les premiers essais ont étés réalisés par
une méthode de référence CAPS (Cleaved Amplified
Polymorphic Sequences) basée sur le cluster rDNA (Edel et al.,
1996). Neuf de nos isolats appartiennent aux espèces : Fusarium
sambucinum, F. graminearum, F. sporotrichoides et F. avenaceum. Cependant,
trois espèces n'ont pu être déterminées par
cette méthode.
Les gènes codant la cellobiohydrolase-C sont utilisés pour
le développement d'une nouvelle méthode. Les fragments de
cellobiohydrolase-C des 12 souches de la collection sont amplifiés
par PCR grâce à des oligonucléotides dégénérés.
L'analyse par CAPS de ces fragments permet de différencier clairement
cinq groupes dans notre collection.
Des expériences de western blot utilisant un anticorps dirigé
contre un peptide provenant de la cellobiohydrolase-C de F. graminearum,
montrent cinq profils différents dans les surnageants de culture
de nos isolats.
La combinaison de ces deux techniques permet de définir six espèces
dans notre collection. En effet, F. tricinctum et F. venenatum sont différentiables
des quatre autres espèces déjà définies. Ces
souches ont été par la suite identifiées par CABI
Bioscience (Egham, UK).
La combinaison de ces deux techniques permet donc d'obtenir une identification
rapide et fiable pour les espèces étudiées sans recourir
aux techniques d'isolement des souches.
Références :
Edel V., Steinberg C., Gautheron N. and Alabouvette C. Evaluation of restriction
analysis of polymerase chain reaction amplified ribosomal DNA for the
identification of Fusarium species Mycol. Res. 1996 101 (2) : 179-187
Hue F.X. , Huerre M. , Rouffault M.A. , and De Bievre C. Specific Detection
of Fusarium Species in Blood and Tissues by a PCR Technique J. Clin. Microbiol.
1999 37: 2434-2438
Poster N° 4
Characteriation of agrobacterium spp. Isolated from Eucalyptus crown
gall tumors
Krimi Z.1, Raio A. 2 , Nesme X. 3 and Y.Dessaux4
1Département de Foresterie, Faculté des Sciences, Université
de Tlemcen, Tlemcen 13000, Algeria.
2Dipart. Arboricultura, Botanica e patologia vegetale, sezione di patologia
vegetale, Via Università, 100, 80055 Portici, Napoli, Italy.
3Laboratoire d'Ecologie Microbienne, CNRS-UMR 5557 Université Claude
Bernard Lyon1, France.
4Institut des Sciences Végétales, CNRS, 23, avenue de la
terrasse, Gif sur Yvette, France.
The prospecting performed in a forest nursery located in Tlemcen (western
Algeria) recorded 60 000 seedlings, two years old of Eucalyptus occidentalis
affected by crown-gall. Only this nursery showed symptoms of crown gall
at this time of sampling and had not reported symptoms of crown gall on
all the seedlings cultivated in the previous years. The tumor size of
the infected seedlings ranged from 5 to 25 mm of diameter, they were verrucous,
color varies from white to brown and were located at the crown. Several
seedlings digged up, showed no evidenced tumors on the roots. The representative
symptoms were found only on E. occidentalis and not on E. camaldulensis
nor on E. cladocalyx also co-cultivated in the same conditions
Bacteria isolated from tumors of galled Eucalyptus occidentalis seedlings
were typical Agrobacterium spp. Biochemical characterization of twenty
(20) isolates, indicated the presence of only biovar 1 Agrobacterium strains.
Pathogenicity testing of the present population on tested hosts produces
tumors on wounded tissues. Molecular analysis by PCR using Vir and tmr
primers indicated the presence of Ti plasmid homologous sequences. Analysis
of synthesized opines on induced tumors and in-vitro sensitivity to agrocin
84, revealed that nopaline plasmid-type is the only plasmid represented.
Crown-gall of Eucalyptus has been for the first time reported, this species
is ordered now, in the large host range of this bacterium.
Poster N° 5
Analyse par AFLP de la structure génétique des principaux
pathotypes de rouille jaune du blé présents en France de
1985 à 1997
Jérôme Enjalbert, Marc Leconte, Claude de Vallavieille-Pope
INRA, Pathologie Végétale, 78850 Thiverval-Grignon
Les populations françaises de rouille jaune du blé (Puccinia
striiformis f.sp. tritici) sont étudiées depuis 15 ans pour
leurs spectres de virulence. Ces populations se caractérisent par
une très faible diversité, avec généralement
deux pathotypes dominant l'ensemble du territoire. Les fréquences
de ces pathotypes évoluent rapidement, ce qui correspond au contournement
successif des principaux gènes de résistance des variétés
cultivées [1,2].
Afin de préciser les relations existant entre les différents
pathotypes, une analyse de diversité AFLP a été entreprise.
Un échantillon de 140 isolats a été sélectionné
pour représenter les 7 principales races collectées en France
entre 1985 et 1997. Le marquage AFLP a été établi
relativement aux travaux de M. Hovmøller, qui a sélectionné
21 couples d'amorces permettant de discriminer les populations nord-européennes
[3]. Nous avons retenu 15 combinaisons adaptées aux pathotypes
français, qui nous ont permis de révéler 33 bandes
polymorphes, ce qui révèle une très faible variabilité
génétique de l'espèce à l'échelle de
son génome. L'analyse par phylogénie (parcimonie) des génotypes
AFLP permet de confirmer l'absence de sexualité chez la rouille
jaune et l'évolution strictement clonale. Les populations sud et
nord de la France sont issues de deux lignées clonales très
divergentes. Pour les clones issus du nord de la France, une forte corrélation
entre spectre de virulence et génotype AFLP est révélée,
en accord avec les travaux de Hovmøller. La structure génétique
observée témoigne de l'importance de la mutation et des
balayages sélectifs pour l'évolution des populations de
rouille jaune nord européennes.
L'utilisation d'un outil commun de marquage permet l'analyse conjointe
de nos données avec celles produites par l'équipe de Hovmøller,
et ainsi d'accumuler les connaissances sur la structure des populations
européennes et de mieux comprendre leur dynamique évolutive
(migration notamment).
[1]- de Vallavieille-Pope C., Rouzet J., Leconte M., Delos M., Mistou
M. N., 2000. La rouille jaune du blé en France : des épidémies
déclenchées par une nouvelle race, un hiver doux et un printemps
humide. Phytoma-La Défense des Végétaux 527, 22-29.
[2] Bayles R. A., Flath K., Hovmøller M.S, de Vallavieille-Pope
C., 2000. Breakdown of the Yr17 resistance to yellow rust of wheat in
northern Europe - a case study by the yellow rust sub-group of COST 817.
Agronomie 20: 7, 805-811.
[3]- The recent history of Puccinia striiformis f.sp. tritici in Denmark
as revealed by disease incidence and AFLP markers, 2002. Plant Pathology
51, 13-23.
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