|
|
Structure des populations de Colletotrichum lindemuthianum et de Phaseolus
vulgaris à différentes échelles spatiales
Claire Neema, Juliette de Meaux, Delphine Sicard, Isabelle Cattan-Toupance
INRA Pathologie Végétale, Institut National Agronomique
Paris-Grignon, 16 rue Claude Bernard, 75231 Paris cedex05.
Notre objectif est l'étude de l'évolution de la résistance
et de la virulence pour mieux comprendre les mécanismes de coévolution
dans les interactions hôte-pathogène. Cette étude
est menée en populations sauvages sur l'interaction entre Phaseolus
vulgaris et Colletotrichum lindemuthianum l'agent responsable de l'anthracnose.
La structure des populations pathogènes et hôtes est étudiée
pour différents types de marqueurs : marqueurs moléculaires
neutres, marqueurs phénotypiques pour la virulence et marqueurs
moléculaires (RGCs) et phénotypiques pour la résistance.
La diversité a d'abord été étudiée
à l'échelle des centres de diversité du haricot commun
où la divergence entre populations est maximale. Puis une analyse
hiérarchisée de la diversité a été
réalisée à l'échelle locale en Argentine et
au Mexique.
Nos résultats montrent que les populations pathogènes de
C. lindemuthianum sont différenciées quelque soit l'échelle
spatiale d'analyse avec des indices de différenciation plus importants
pour des marqueurs moléculaires neutres que pour des marqueurs
phénotypiques pour la virulence. Par ailleurs, une adaptation des
populations pathogènes à leurs plantes hôtes d'origine
est démontrée quelque soit l'échelle d'étude.
A l'échelle des centres de diversité, la différenciation
des populations hôtes est moindre pour des marqueurs moléculaires
et phénotypiques relatifs à la résistance que pour
des marqueurs moléculaires neutres. A cette échelle, aucune
différence n'est mise en évidence pour la diversité
de la résistance entre les niveaux phénotypiques et moléculaires.
A l'échelle locale, des résultats différents sont
obtenus en Argentine et au Mexique. En Argentine, la différenciation
entre les populations pour des marqueurs RGCs est similaire à la
différenciation pour des marqueurs neutres. Au Mexique, les structures
des populations pour les marqueurs moléculaires et les marqueurs
phénotypiques relatifs à la résistance sont corrélés.
De plus, le polymorphisme de la LRR d'une famille de RGC est distribué
différemment du polymorphisme neutre, cependant il n'est pas corrélé
à la diversité des populations pathogènes.
Nos résultats indiquent que pour mieux comprendre le processus
d'évolution de la résistance, l'hétérogénéité
de la pression de sélection relativement à la structure
des populations hôtes est à prendre en compte. Ils indiquent
également que la diversité pour la résistance ne
subit pas les mêmes pressions évolutives aux niveaux phénotypiques
et moléculaires. Par ailleurs, nos résultats suggèrent
que l'issue d'une interaction hôte/pathogène peut varier
d'une métapopulation à l'autre.
|