Accueil Comité scientifique |
Résumés Album photos |
Liste participants |
Suivi des mycéliums souterrains d'un champignon mycorhizien par PCR compétitive sur de l'ADN directement extrait de sols forestiers Alice Guidot, Jean Claude Debaud, Roland Marmeisse Les champignons du sol dont les espèces mycorhiziennes sont pour
la plupart indétectables par des méthodes autres que la
biologie moléculaire au cours de la majeure partie de leur cycle
reproductif. Pour analyser leurs populations il apparaît nécessaire
de pouvoir déterminer la répartition spatiale de leurs mycéliums
ainsi que d'en estimer leurs biomasses et les variations temporelles de
ces paramètres. D'un point de vue expérimental, ceci peut
être réalisé par quantification d'une séquence
d'ADN propre à l'espèce étudiée; séquence
présente dans un pool d'ADN extrait directement d'une quantité
connue de sol. Une méthode appropriée pour cette quantification
spécifique d'une faible quantité d'ADN est la PCR compétitive.
Cette méthode a été utilisée pour suivre au
stade mycélien des populations naturelles du Basidiomycète
ectomycorhizien Hebeloma cylindrosporum dans les sols de forêts
de Pins maritimes le long de la côte Landaise. La séquence
sélectionnée pour la quantification est un fragment de l'espaceur
intergénique (IGS) des ADN ribosomiques nucléaires amplifié
à l'aide d'un couple d'amorces spécifiques de l'espèce
étudiée. Le seuil de détection de la méthode
est de l'ordre de 3 pg d'ADN génomique introduit par gramme de
sol. Sur le terrain, de l'ADN de l'espèce étudiée
a été détecté dans des sols prélevés
directement sous des groupes de fructifications. Cependant, les quantités
d'ADN mesurées décroissent rapidement lorsque l'on s'éloigne
des fructifications et l'ADN est indétectable à plus de
50 cm de celles-ci. De la même manière, aucune trace d'ADN
de H. cylindrosporum n'a pu être mise en évidence un an ou
plus après la disparition des fructifications. Ces résultats
confirment que les mycéliums de H. cylindrosporum ne sont pas répartis
de façon uniforme dans les sols forestiers et qu'ils disparaissent
rapidement après la période de fructification. Ces résultats
illustrent la grande flexibilité de la symbiose ectomycorhizienne
en conditions naturelles qui est caractérisée par un renouvellement
constant et rapide de certaines espèces et génotypes fongiques
sur le système racinaire d'une même plante hôte pérenne.
|