Dissection de la résistance partielle au mildiou de cultivars anciens de pomme de terre

Roselyne Corbière (1), Béatrice Trémoulu (1), Jean Marie Lucas (1), Roland Pellé (2), Daniel Ellissèche (2), Didier Andrivon (1)
INRA Centre de Rennes, (1) UMR BiO3P, Domaine de la Motte, BP 29, 35653 LE RHEU Cedex (2) Station d'Amélioration de la Pomme de terre et des Plantes à Bulbes, Keraïber, 29260 PLOUDANIEL

Les caractères de résistance partielle, supposés plus durables que les résistances race-spécifiques, sont actuellement de plus en plus utilisés pour la création de variétés de plantes résistantes aux maladies. Toutefois, ces résistances sont complexes au point de vue génétique, mais aussi au point de vue pathologique, car elles agissent sur différentes composantes du monocycle épidémique. L'effet de ces différentes composantes sur l'expression globale de la résistance, mais aussi comme agent sélectif des populations pathogènes, est encore mal connu. Aussi, nous avons quantifié ces composants chez huit cultivars anciens de pomme de terre possédant des niveaux différents de résistance partielle et ne possédant pas de gènes de résistance spécifique connus. Pour cela, des folioles détachées de chacun des cultivars ont été inoculées en conditions contrôlées avec quatre isolats de Phytophthora infestans ; les périodes d'incubation et de latence, l'efficacité d'infection, la taille des lésions et la sporulation ont été mesurées. Les isolats Bmt2 et D39 se sont révélés les plus agressifs pour toutes les composantes de résistance ; les deux autres isolats se sont en revanche montrés peu agressifs, y compris sur la variété la plus sensible (Bintje). Des effets significatifs des isolats, des cultivars et des interactions ont été détectés pour toutes les composantes de résistance. Les cultivars Möve et Roode Industrie figuraient parmi les plus résistants, alors que Bintje était toujours le plus sensible. Les tailles des lésions à 7 jours, l'efficacité d'infection et la durée de la période de latence permettent en général une bonne discrimination des cultivars; globalement, les différentes composantes de résistance sont assez fortement corrélées. Ces résultats indiquent qu'il existe une gamme de variation pour les composantes de résistance à P. infestans chez les anciens cultivars de pomme de terre, et au sein des populations actuelles du parasite pour les composantes de l'agressivité.



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