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Identification génétique de quatre régions génomiques
impliquées dans les interactions spécifiques entre Leptosphaeria
maculans et ses hôtes, Brassica napus, B. juncea et B. rapa.
Marie-Hélène Balesdent, Agnès Attard, Marie-Line
Khün et Thierry Rouxel
INRA centre de Versailles, unité PMDV, Route de St Cyr, F78026
Versailles cedex France
Leptosphaeria maculans, agent de la nécrose du collet des crucifères,
développe des interactions de type-gène-pour gène
avec le colza, Brassica napus. Trois gènes d'avirulence (AVR),
AvrLm1, AvrLm2 et AvrLm4, avaient été caractérisés
génétiquement après croisements in vitro entre souches
différentielles (1, 2, 3). Les trois gènes de résistance
spécifique correspondants ont été identifiés
dans les cultivars de colza Quinta, Doublol, Vivol, Capitol, Columbus
(Rlm1), Glacier, Bristol, Samouraï (Rlm2), Jet Neuf, Falcon (Rlm4).
De nouvelles interactions spécifiques ont été mises
en évidence suite, d'une part, au criblage de collections de génotypes
de B. napus et B. rapa (navette) à l'aide de souches ne possédant
aucun de ces gènes AVR, et, d'autre part, à l'analyse d'une
collection internationale de souches.
Ainsi, deux souches d'origine australienne présentent un comportement
différentiel entre les cvs. Bristol (virulentes) et Glacier (avirulentes).
Cette interaction différentielle est sous contrôle monogénique
impliquant le gène d'avirulence AvrLm3. Le gène putatif
correspondant, Rlm3, est présent chez Glacier, mais aussi chez
de nombreux cvs. possédant Rlm1.
Une source de résistance aux souches avrLm1-avrLm2-avrLm4 a été
détectée chez de nombreuses accessions de B. napus, et fixée
par autofécondations. Les lignées ainsi obtenues sont sensibles
à une souche d'origine Néo-zélandaise. L'avirulence
sur ces lignées est sous contrôle monogénique et le
couple de gènes mis en jeu est dénommé AvrLm7/Rlm7.
Une autre source de résistance, identifiée chez B. rapa,
est également contournée par une souche Australienne. Cette
interaction met en jeu un nouveau gène AVR, AvrLm8. Enfin, l'avirulence
des souches Européennes vis-à-vis de divers cvs. de moutarde
brune, B. juncea, est contrôlée par deux gènes AVR,
AvrLm5 et AvrLm6. Les analyses de génétique formelle démontrent
qu'au moins quatre régions génomiques de L. maculans hébergent
ces différents gènes AVR. AvrLm1, AvrLm2 et AvrLm6 forment
un cluster de gènes fortement liés. La région AvrLm3-AvrLm4-AvrLm7
correspond soit à un second cluster de gènes AVR, soit à
un seul gène présentant de nombreux allèles. Enfin,
AvrLm5 et AvrLm8 sont indépendants l'un de l'autre, ainsi que des
deux autres régions, AvrLm1-AvrLm2-AvrLm6 et AvrLm3-AvrLm4-AvrLm7.
L'ensemble de ces travaux a permis de définir des souches et lignées
différentielles génétiquement caractérisées
et possédant un minimum de gènes d'avirulence ou de gènes
de résistance. Ce set a permis de caractériser une collection
internationale de souches vis-à-vis des gènes AVR qu'elles
hébergent. Cette analyse suggère une structuration forte
des populations, à l'échelle des continents, quant à
leurs profils de gènes AVR.
(1) Ansan-Melayah et al, (1995) Phytopathology 85 :1525-1529.
(2) Ansan-Melayah et al, (1998) Plant Breeding 117 :373-378.
(3) Balesdent et al, (2001) Phytopathology 91:70-76.
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